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Je me souviens d’une période de mon ministère où j’avais senti un collègue engagé dans le ministère s’éloigner de moi sans raison apparente. Il semblait avoir des difficultés, mais il ne voulait pas les partager avec moi. Un jour de carême, accablée par cette pensée, je me suis tenue dans mon bureau et j’ai crié au Seigneur dans mon cœur : « Jésus, je me sens tellement exclue de la vie de cette personne. »
Immédiatement, j’ai entendu Jésus répondre par ces tristes paroles : « Je sais ce que tu ressens. Cela m’arrive tous les jours. »
Waouh ! J’ai senti mon propre cœur transpercé et j’ai pleuré à chaudes larmes. Je savais que ces mots étaient un trésor.
Pendant des mois, j’ai continué à décortiquer cette grâce. Depuis mon baptême dans le Saint-Esprit il y a vingt ans, je considérais que j’avais une relation personnelle profonde avec Jésus. Mais cette parole de mon précieux Sauveur et Seigneur m’a ouvert une toute nouvelle perspective sur le cœur de Jésus. « Oui, Jésus, tant de gens t’oublient, n’est-ce pas ? Et moi aussi, combien de fois est-ce que je vaque à mes occupations, oubliant de te soumettre mes problèmes et mes pensées ? Pendant ce temps, tu attends que je revienne à toi, qui me regardes avec tant d’amour. »
Dans ma prière, je n’arrêtais pas de penser à ces mots. « Je sais mieux maintenant ce que tu ressens lorsque quelqu’un te rejette, t’accuse ou te blâme, ou ne te parle pas pendant des jours ou même des années. » Plus consciemment, j’ai porté mes propres chagrins à Jésus et je lui ai dit : « Jésus, mon Bien-Aimé, tu ressens la même tristesse que moi. J’offre ma petite blessure pour te consoler de tant de personnes, y compris moi-même, qui ne parviennent pas à te consoler. »
J’ai vu d’une nouvelle manière mon image préférée, Jésus avec les rayons d’amour de Son Sacré-Cœur, se lamentant auprès de Sainte Marguerite-Marie : « Regardez mon Cœur qui aime tant les Hommes, mais qui reçoit si peu d’amour en retour. »
En vérité, Jésus me donne de petites épreuves quotidiennes afin que je puisse avoir un petit aperçu de ce qu’il endure pour nous. Je me souviendrai toujours de ce moment d’agonie qui m’a rapprochée de l’amour extraordinaire, tendre, persévérant et douloureux de notre cher Seigneur Jésus.
'Mon mari a été condamné à mort ; je ne voulais pas vivre sans lui, mais ses convictions fermes m’ont surprise.
Il y a cinq ans, mon monde s’est écroulé lorsqu’on a diagnostiqué une maladie en phase terminale chez mon mari. La vie et l’avenir que j’envisageais ont changé à jamais en un instant. C’était terrifiant et déroutant ; je n’avais jamais ressenti autant de désespoir et d’impuissance. C’était comme si j’avais été plongée dans un abîme de peur et de désespoir constants. Je n’avais que ma foi à laquelle m’accrocher pour affronter les jours les plus sombres que j’aie jamais connus. Des jours où j’ai pris soin de mon mari mourant et où je me suis préparée à affronter une vie complètement différente de ce que j’avais prévu.
Chris et moi étions ensemble depuis notre adolescence. Nous étions les meilleurs amis du monde et presque inséparables. Nous étions mariés depuis plus de vingt ans et élevions avec bonheur nos quatre enfants dans ce qui semblait être une vie idyllique. Aujourd’hui, il était condamné à mort et je ne savais pas comment je pourrais vivre sans lui. En vérité, une partie de moi ne le voulait pas. Un jour, dans un moment de rupture, je lui ai confié que je pensais mourir d’un cœur brisé si je devais vivre sans lui. Sa réaction n’a pas été aussi désespérée. Il m’a dit sévèrement, mais avec empathie, que je devais continuer à vivre jusqu’à ce que Dieu me rappelle à la maison ; que je ne pouvais pas souhaiter ou gaspiller ma vie parce que la sienne touchait à sa fin. Il m’a assuré avec confiance qu’il veillerait sur moi et nos enfants de l’autre côté du voile.
L’autre côté du chagrin
Chris avait une foi inébranlable dans l’amour et la miséricorde de Dieu. Convaincu que nous ne serions pas séparés pour toujours, il récitait souvent la phrase : « C’est juste pour un petit moment ». Cette phrase nous rappelait constamment qu’aucun chagrin d’amour n’est éternel, et elle m’a donné un espoir sans bornes. L’espoir que Dieu nous guidera dans cette épreuve, et l’espoir que je serai réunie avec Chris dans l’autre vie. Pendant ces jours sombres, nous nous sommes accrochés à Notre-Dame du Rosaire, une dévotion qui nous était déjà familière. Les Mystères douloureux étaient récités le plus souvent parce que la contemplation de la souffrance et de la mort de Notre Seigneur nous rapprochait de lui dans notre propre souffrance. Le chapelet de la Divine Miséricorde était une nouvelle dévotion que nous avons ajoutée à notre routine quotidienne. Comme le rosaire, il nous rappelait humblement ce que Jésus avait volontairement enduré pour notre salut et, d’une certaine manière, il rendait moins lourde la croix qui nous avait été confiée.
Nous avons commencé à voir plus clairement la beauté de la souffrance et du sacrifice. Je répétais mentalement la petite prière : « Oh, Cœur très sacré de Jésus, je place toute ma confiance en toi » à chaque heure de la journée. Cette prière m’apportait une vague de calme chaque fois que je ressentais une poussée d’incertitude ou de peur. Pendant cette période, notre vie de prière s’est considérablement approfondie et nous a donné l’espoir que notre Seigneur serait miséricordieux envers Chris et notre famille alors que nous traversions cette douloureuse épreuve. Aujourd’hui, j’espère que Chris est en paix, qu’il veille sur nous et intercède pour nous de l’autre côté, comme il l’a promis.
En ces jours incertains de ma nouvelle vie, c’est l’espérance qui me fait avancer et me donne de la force. Elle m’a donné une gratitude incommensurable pour l’amour infini et la tendre miséricorde de Dieu. L’espérance est un cadeau extraordinaire, une lueur intérieure inextinguible sur laquelle nous pouvons nous concentrer lorsque nous nous sentons brisés. L’espérance apaise, l’espérance fortifie et l’espérance guérit. Il faut du courage pour s’accrocher à l’espérance.
Comme l’a dit Saint Jean-Paul II : « Je vous en supplie ! Ne renoncez jamais à l’espérance. Ne doutez jamais, ne vous lassez jamais et ne vous découragez jamais. N’ayez pas peur. »
'Il est facile de juger les autres, mais il arrive souvent que nous nous trompions complètement dans notre jugement sur les autres.
Je me souviens d’un vieil homme qui venait à la messe du samedi soir. Il avait grand besoin d’un bain et de vêtements propres. Franchement, il puait. On ne peut pas blâmer ceux qui ne voulaient pas être soumis à cette horrible odeur. Il parcourait chaque jour deux ou trois kilomètres dans notre petite ville, ramassant les ordures, et vivait seul dans une vieille cabane délabrée.
Il nous est facile de juger les apparences. N’est-ce pas ? Je suppose qu’il s’agit d’un aspect naturel de l’être humain. Je ne sais pas combien de fois mes jugements sur une personne ont été totalement erronés. En fait, il est assez difficile, voire impossible, de voir au-delà des apparences sans l’aide de Dieu.
Cet homme, par exemple, malgré sa personnalité bizarre, était très fidèle à la messe chaque semaine. Un jour, j’ai décidé de m’asseoir régulièrement à côté de lui à la messe. Oui, il puait, mais il avait aussi besoin de l’amour des autres. Par la grâce de Dieu, la puanteur ne me dérangeait pas beaucoup. Pendant le signe de paix, je le regardais dans les yeux, lui souriais et le saluais d’un sincère : « Que la paix du Christ soit avec vous. »
Ne manquez jamais ceci
Lorsque je porte des jugements sur une personne, je laisse passer l’occasion que Dieu veut me donner – l’occasion de voir au-delà de l’apparence physique et de regarder dans le cœur de la personne. C’est ce que Jésus a fait à chaque personne qu’il a rencontrée sur son chemin, et il continue à regarder au-delà de notre puanteur et à regarder nos cœurs.
Je me souviens d’une fois où, après de nombreuses années d’éloignement de ma foi catholique, j’étais assise sur le parking de l’église, essayant de rassembler suffisamment de courage pour franchir les portes et assister à la messe. J’avais tellement peur que les autres me jugent et ne m’accueillent pas. J’ai demandé à Jésus de m’accompagner. En entrant dans l’église, j’ai été accueillie par le diacre, qui m’a fait un grand sourire, m’a serrée dans ses bras et m’a dit : « Bienvenue ». Ce sourire et cette accolade étaient ce dont j’avais besoin pour sentir que j’étais à ma place et que j’étais de nouveau chez moi.
Choisir de s’asseoir avec le vieil homme qui puait était ma façon de « rendre la pareille ». Je savais à quel point j’avais désespérément besoin de me sentir accueillie, de sentir que j’avais ma place et que je comptais.
N’hésitons pas à nous accueillir les uns les autres, surtout ceux qui sont difficiles à côtoyer.
'Il existe une méditation poétique d’un romancier grec du début du vingtième siècle, Nikos Kazantzakis, que je garde sur ma table de nuit chaque année à l’approche de l’Avent.
Il imagine le Christ comme un adolescent, observant le peuple d’Israël depuis le sommet d’une colline lointaine, pas encore prêt à commencer son ministère, mais très sensible, douloureusement sensible à la soif et à la souffrance de son peuple.
Le Dieu d’Israël est là, au milieu d’eux, mais ils ne le savent pas encore.
L’autre jour, je lisais ce texte à mes élèves, comme je le fais chaque année au début de l’Avent, et l’un d’entre eux m’a dit après le cours : « Je parie que c’est aussi ce que ressent Jésus en ce moment. »
Je lui ai demandé ce qu’il voulait dire. Il m’a répondu : « Vous savez, Jésus, assis là dans le tabernacle, et nous qui passons devant Lui comme s’Il n’était même pas là ». Depuis, j’ai cette nouvelle image de Jésus dans mes prières de l’Avent, attendant dans le Tabernacle, regardant son peuple – entendant nos gémissements, nos supplications et nos cris.
Dans l’attente…
D’une manière ou d’une autre, c’est ainsi que Dieu choisit de venir à nous. La naissance du Messie est l’ÉVÉNEMENT CLÉ DE TOUTE L’HISTOIRE DE L’HUMANITÉ, et pourtant, Dieu a voulu qu’elle se déroule « si discrètement que le monde vaquait à ses occupations comme si rien ne s’était passé ». Quelques bergers l’ont remarquée, ainsi que les mages (et nous pourrions même mentionner Hérode, qui l’a remarquée pour toutes les mauvaises raisons !) Puis, apparemment, tout a été oublié. Pour un certain temps.
D’une manière ou d’une autre, l’attente doit avoir quelque chose de bon pour nous. Dieu choisit de nous attendre. Il choisit de nous faire attendre. Et lorsqu’on y réfléchit sous cet angle, toute l’histoire du salut devient une histoire d’attente.
Ainsi, vous voyez, il y a ce sentiment simultané d’urgence – que nous devons répondre à l’appel de Dieu et que nous avons besoin qu’Il réponde à notre appel, et vite. « Réponds-moi, Seigneur, quand je t’appelle », dit le psalmiste. Ce verset a quelque chose de si effronté qu’il en est charmant.
Il y a une urgence dans les Psaumes. Mais il y a aussi ce sentiment que nous devons apprendre à être patients et à attendre – attendre dans une joyeuse espérance – et trouver la réponse de Dieu dans l’attente.
'Elle a été diagnostiquée d’un trouble obsessionnel-compulsif chronique et a été mise sous traitement à vie. Puis, quelque chose d’inattendu s’est produit
Dans les années 1990, on m’a diagnostiqué un trouble obsessionnel compulsif (TOC). Le médecin m’a prescrit des médicaments et m’a dit que je devrais les prendre pour le reste de ma vie. Certaines personnes pensent que les problèmes de santé mentale sont dus à un manque de foi, mais ma foi n’était pas en cause. J’avais toujours profondément aimé Dieu et m’en remettais à Lui en toutes choses, mais je ressentais aussi une culpabilité permanente et mutilante. Je n’avais pas réussi à me débarrasser de la croyance que tout ce qui n’allait pas dans le monde était de ma faute.
J’avais un diplôme en droit, mais mon cœur n’y était pas. J’avais choisi le droit pour impressionner ma mère, qui trouvait que mon choix d’enseigner n’était pas assez brillant. Mais je m’étais mariée et j’avais donné naissance à mon premier enfant juste avant de terminer mes études, puis j’avais eu sept beaux enfants, et j’avais donc passé plus de temps à apprendre à être mère qu’à travailler dans le domaine du droit. Lorsque nous avons déménagé en Australie, la loi était différente et je suis donc retournée à l’université pour étudier mon premier amour, l’enseignement. Mais même lorsque j’ai trouvé un emploi dans ce que j’aimais, j’ai eu l’impression que j’essayais de justifier mon existence en gagnant de l’argent. D’une certaine manière, je n’avais pas l’impression que m’occuper de ma famille et prendre soin des personnes qui m’étaient confiées était déjà une bonne chose. En fait, avec ma culpabilité paralysante et mon sentiment d’infériorité, rien ne me semblait jamais suffisant.
Totalement inattendu
En raison de la taille de notre famille, il n’était pas toujours facile de partir en vacances. Nous avons donc été ravis d’apprendre l’existence du Carry Home à Pemberton, où le paiement se fait sous forme de dons en fonction de ce que vous pouvez vous permettre. La maison est située dans un cadre campagnard magnifique, à proximité de forêts. Nous avions prévu d’y aller pour un week-end de retraite en famille. Il y avait également un groupe de prière et de louange à Perth. Lorsque j’ai rejoint le groupe, j’ai été très bien accueillie.
Lors de l’une des retraites, il s’est produit quelque chose de totalement inattendu et de bouleversant. Alors qu’on venait de prier pour moi, je me suis soudain effondrée par terre. Enroulée sur le sol en position fœtale, j’ai crié et crié et crié. Ils m’ont transportée sur cette vieille véranda en bois rudimentaire à l’extérieur et ont continué à prier jusqu’à ce que j’arrête de crier.
C’était totalement imprévu et inattendu. Mais je savais que c’était une délivrance.
Je me sentais vide, comme si quelque chose m’avait quittée. Après la retraite, mes amis ont continué à prendre de mes nouvelles et à prier pour moi, demandant l’intercession de Marie pour que les dons de l’Esprit Saint se manifestent en moi. Je me sentais tellement mieux qu’au bout d’une semaine ou deux, j’ai décidé de réduire ma dose de médicaments. En l’espace de trois mois, j’avais cessé de prendre mes médicaments et je me sentais mieux que je ne l’avais jamais été.
Ça s’est dissipé
Je ne ressentais plus le besoin de me prouver ou de prétendre que j’étais meilleure que je ne l’étais. Je n’avais pas l’impression de devoir exceller en toutes choses. J’étais reconnaissante du don de la vie, de ma famille, de ma communauté de prière et de cette formidable connexion avec Dieu. Libérée du besoin de justifier mon existence, j’ai réalisé que je ne pouvais pas justifier mon existence. C’est un don – la vie, la famille, la prière, la connexion avec Dieu – ce sont tous des dons, et non quelque chose que l’on ne pourrait jamais gagner. Vous l’acceptez et remerciez Dieu.
Je suis devenue une meilleure personne. Je n’avais plus besoin de me montrer, de rivaliser ou d’insister avec arrogance sur le fait que ma façon de faire était la meilleure. J’ai réalisé que je n’avais pas besoin d’être meilleure que l’autre parce que cela n’avait pas d’importance. Dieu m’aime, Dieu se souci de moi. Libérée de l’emprise de ma culpabilité handicapante, j’ai depuis compris que « si Dieu ne voulait pas de moi, Il aurait créé quelqu’un d’autre ».
Ma relation avec ma mère a toujours été ambivalente. Même après être devenue mère, je luttais encore contre ces sentiments d’ambivalence. Mais cette expérience a changé la donne pour moi. Tout comme Dieu a choisi Marie pour mettre Jésus au monde, il a choisi Marie pour m’aider sur mon chemin. Les problèmes que je rencontrais dans ma relation avec ma mère, et par la suite avec la Sainte Mère, se sont lentement dissipés.
Je me suis sentie comme Jean au pied de la Croix quand Jésus lui a dit : « Voici ta Mère ». J’ai appris à connaître Marie comme la mère parfaite. Désormais, lorsque mon esprit faiblit, le Rosaire vient à mon secours ! Je n’avais jamais réalisé à quel point j’avais besoin d’elle avant d’en faire la base indispensable de ma vie. Aujourd’hui, je ne pourrais pas imaginer m’éloigner d’elle.
'Dans la nuit la plus obscure, nous voyons les étoiles les plus scintillantes. Laissez donc rayonner votre lumière.
Imaginez l’attente d’une nuit encore sombre dans les profondeurs d’une grotte à peine taillée. Suffisamment proche de la ville pour entendre les bavardages de Bethléem en pleine effervescence, mais suffisamment éloignée pour se sentir à l’écart. La grotte, une étable recouverte de paille et sentant fortement les animaux et la saleté, est plongée dans l’obscurité.
Écoutez. Entendez les prières et les murmures discrets, l’allaitement satisfait d’un bébé au sein. Un enfant, robuste et précieux, bercé par sa mère et son père. Au-dessus, une lumière céleste éclatante illumine cette grotte, seul signe qu’il ne s’agit pas d’un événement anodin.
L’enfant, tout juste né et enveloppé dans des langes confectionnés et brodés par sa mère… rassasié par sa nourriture, il se repose paisiblement. À l’extérieur, dans la ville animée de Bethléem, personne ne se rend compte de l’ampleur de l’événement.
Une grotte profonde et obscure
Dans la tradition orthodoxe, l’icône de la Nativité est représentée dans les profondeurs d’une grotte. Il y a deux raisons à cela. Tout d’abord, les étables étaient souvent taillées grossièrement dans la roche à l’époque de la naissance de Notre Seigneur. La seconde raison est plus symbolique.
C’est précisément cette grotte obscure qui fournit la juxtaposition de la lumière du Christ – brisant le temps, l’espace et le rocher – Dieu descend sur terre. Cette grotte, dont l’aspect ressemble à celui d’un tombeau, préfigure également Sa passion et Sa mort.
Dans cette seule icône est gravée la réalité d’un événement sismique qui a changé la vie de l’homme pour toujours. Ce seul enfant, ce doux bébé niché dans les bras de sa mère pleine de grâce « est destiné à la chute et au relèvement d’un grand nombre en Israël ; il doit être un signe en butte à la contradiction » (Luc 2, 34).
Un cœur profond et obscur
Chacun de nous a hérité d’une nature humaine déchue. C’est notre concupiscence – notre inclination au péché – qui obscurcit notre propre cœur. Il n’est donc pas surprenant que nous trouvions dans l’Évangile de Matthieu l’exhortation suivante : « Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. » (Matthew 5, 8)
Nous nous plaisons à penser que si nous vivions à l’époque de Jésus, nous n’aurions pas manqué de Le reconnaître parmi nous. Mais cette pensée, je le crains, n’est que de l’orgueil. Il est beaucoup plus probable que si notre foi n’était pas fondée sur des bases solides et si nous n’étions pas ouverts à la venue du Messie, nous aurions eu du mal à Le trouver, même s’Il se tenait juste devant nous.
Et parfois, nous ne Le voyons pas maintenant, alors qu’Il est juste devant nous. Le reconnaissons-nous vraiment dans l’Eucharistie ? Ou dans le déguisement affligeant des pauvres ? Ou même dans les gens qui nous entourent – surtout ceux qui nous irritent ?
Pas toujours. Et peut-être même pas systématiquement. Mais il existe des remèdes à cela.
Refléter la lumière
Saint Josémaria Escriva nous met en garde : « Mais n’oubliez pas que nous ne sommes pas la source de cette lumière : nous ne faisons que la refléter ». Si nous considérons notre cœur comme un miroir, nous nous rendons compte que même de petites tâches sur la surface altèrent le reflet. Plus le miroir est souillé, moins nous reflétons la lumière du Christ aux autres. En revanche, si nous entretenons régulièrement la propreté du miroir, son reflet n’est en rien obscurci.
Alors, comment garder nos cœurs propres ? Essayez de suivre ces cinq étapes simples à Noël pour rendre nos cœurs suffisamment propres pour refléter la lumière de Cet enfant, le Prince de la Paix, aux autres. Puissions-nous Le reconnaître dans la grotte, dans le monde et dans les personnes qui nous entourent.
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Prier pour avoir un cœur pur
Demandez au Seigneur de vous aider à résister aux tentations du péché et à renforcer vos habitudes de prière quotidienne. Recevez-Le dignement dans l’Eucharistie pour qu’Il vous consume. « Ô Dieu ! crée en moi un cœur pur, renouvelle en moi un esprit bien disposé. » (Psaume 51, 10)
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Pratiquer l’humilité
Vous trébucherez plus d’une fois au cours de votre voyage spirituel. Fréquentez le sacrement de la confession et demandez à un bon prêtre saint de vous guider spirituellement.
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Lire les Évangiles
La lecture et la méditation des Évangiles sont des moyens merveilleux pour parvenir à une compréhension plus profonde et à une relation plus intime avec Notre Seigneur. « Approchez-vous de Dieu et il s’approchera de vous. » (Épître de saint Jacques 4, 8)
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Recevoir la lumière
Acceptez de bon cœur et avec amour les enseignements du Christ et de son Église, même lorsque c’est difficile. Priez pour obtenir la clarté et la compréhension lorsque vous n’êtes pas sûr de ce que l’on attend de vous.
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Détourner l’obscurité
Sainte Mère Thérésa de Calcutta a dit un jour : « Les paroles qui n’apportent pas la lumière du Christ augmentent les ténèbres ». En d’autres termes, si les conversations que nous avons ou les médias que nous ingurgitons ne nous apportent pas la lumière du Christ, il s’ensuit qu’ils font le contraire. En faisant preuve de discernement quant aux divertissements ou aux influences que nous apprécions, nous détournons réellement ceux qui n’apportent pas la lumière du Christ.
'Une pensée peut-elle devenir un péché ? Il serait temps d’y réfléchir
Aussi loin que je me souvienne, j’étais une bonne chrétienne, allant régulièrement à l’église et m’impliquant dans les activités de l’église. Pourtant, personne n’aurait pu deviner que je ne faisais que suivre le mouvement. En 2010 cependant, un incident m’a secouée jusqu’au fond de mon être et m’a conduit à entendre la voix de Dieu au milieu de l’angoisse. Cette révélation m’a aidée à commencer mon parcours pour devenir une vraie chrétienne.
Une nuit inoubliable
Veronica et moi n’étions pas de meilleures amies ; nous traînions ensemble parce que nos fils nous avaient rapprochées. Mais nous étions des amies qui s’aimaient vraiment et des mères qui aimaient nos enfants. Elle était douce, belle et une personne vraiment gentille. Mon fils était le meilleur ami de son fils.
Le 28 août 2010, Veronica m’a appelée et m’a demandé si mon fils pouvait passer la nuit chez elle. Bien qu’auparavant, je le lui aie déjà permis des dizaines de fois, cette nuit-là, pour une raison quelconque, j’étais mal à l’aise. Je lui ai dit non, mais qu’il pouvait y aller jouer l’après-midi et que je viendrais le chercher avant le dîner. Vers 4 heures, je suis allée chez elle pour le récupérer. Alors que j’étais dans la cuisine de Veronica et que nous discutions de nos garçons, elle m’a dit qu’ils avaient chacun un don et qu’ils étaient des enfants vraiment spéciaux. Elle les avait emmenés à l’épicerie pour leur acheter leur glace préférée. Mon fils avait aussi voulu des céréales, elle en avait donc généreusement achetées et me les a données pour que j’emmène à la maison pour lui. Je l’ai remerciée et je suis partie en voiture.
Le lendemain matin, je me suis réveillée en apprenant qu’elle avait été assassinée. Juste là, où je m’étais tenue la veille à parler avec elle… Celui qui allait bientôt devenir son ex-mari avait engagé un tueur à gages pour la tuer parce qu’ils étaient séparés, et qui sait pour quelle autre raison. J’avais l’impression d’avoir reçu un coup de poing dans l’estomac. Je ne pouvais pas respirer. Je ne pouvais pas arrêter de pleurer.
Dans mon agonie, je me suis allongée par terre dans ma chambre en pleurant, en gémissant vraiment. Une jeune mère magnifique, âgée de 39 ans, assassinée, laissant derrière elle son fils de 8 ans sans mère. Et pourquoi ? J’ai crié vers Dieu dans l’angoisse et la colère. Comment as-Tu pu laisser cela arriver ? Pourquoi, Seigneur ?
Au milieu de mon angoisse, une pensée m’a envahie. Et pour la première fois de ma vie, j’ai reconnu cette pensée comme la voix de Dieu. Dieu m’a dit : « Je ne veux pas de ça ; les gens choisissent ça ». J’ai demandé à Dieu : « Quoi, que diable puis-je faire dans ce monde horrible ? » Il m’a répondu : « Susan, le bien dans le monde commence par toi ». J’ai commencé à réfléchir. Je me suis rappelée comment j’avais vu Veronica et son mari à l’église ensemble, et je me demandais comment une personne qui planifiait un meurtre pouvait même aller à l’église. Dieu m’a répondu de nouveau.
Il m’a dit que son mari n’était pas né meurtrier, mais que son péché avait grandi dans son cœur, qu’il n’y avait pas fait attention, et qu’il avait été entraîné dans un long chemin sombre. Je me suis rappelée le verset biblique : « Mais moi je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur » (Matthieu 5 : 28). À ce moment-là, ce verset a pris vraiment du sens pour moi. J’avais toujours pensé : « Comment une pensée peut-elle être un péché ? » Après le meurtre de Veronica, je comprenais mieux, cela prenait du sens. Le péché commence dans votre cœur et prend le dessus une fois que vous agissez avec vos mains. Et si nous ne prenons jamais le temps d’examiner notre conscience ou de réfléchir à ce qui est juste et à ce qui ne l’est pas, il y a de fortes chances que nous puissions vraiment prendre un mauvais chemin.
Une voix résonnante
Alors Seigneur, « Que puis-je faire ? » Il m’a dit que la seule personne que je pouvais contrôler, c’était moi-même, que je pouvais choisir d’aimer et de répandre cet amour à l’extérieur. Pour moi, cela signifiait examiner ma propre conscience et d’essayer de devenir une meilleure personne. Aimais-je mon ennemi ? Ou même mon voisin, d’ailleurs ? La réponse, malheureusement, a été un retentissant NON. J’ai été consternée quand j’ai réalisé que je n’avais pas été aimante envers les gens autour de moi.
Dans l’Église catholique, nous avons le sacrement de réconciliation, où nous allons voir un prêtre et confessons nos péchés. J’ai toujours détesté ce sacrement et redouté d’y aller. Mais ici, dans cet endroit, en pleurant par terre, je l’ai trouvé comme un cadeau. Un cadeau pour lequel j’étais réellement reconnaissante. En confessant mes péchés, j’ai pu rencontrer le Christ. J’ai vécu une confession comme je n’en avais jamais eue auparavant. Dans ce sacrement, j’ai reçu la grâce que Jésus nous offre lorsque nous choisissons de la demander. J’ai regardé attentivement moi-même, et mon égoïsme a commencé à disparaître à cause de ma rencontre avec l’amour inconditionnel de Dieu au confessionnal. Le sacrement me pousse à faire mieux, et même si je sais que je suis une pécheresse et que je continuerai à tomber, je peux toujours compter sur la grâce sanctifiante et le pardon de Dieu, quoi qu’il arrive. Cela m’aide à répandre Sa bonté devant moi. Je ne pense pas qu’il est nécessaire que vous soyez catholique pour comprendre cela.
Le meurtre de Veronica n’était pas de ma faute, mais je ferai en sorte que sa mort ne soit certainement pas en vain ; je ne laisserai pas sa mémoire s’étouffer dans le silence, sans révéler aux autres l’impact qu’elle a eu sur moi et montrer que le bien peut émerger des cendres de circonstances aussi terribles. Ainsi a commencé mon parcours pour devenir vraiment chrétienne.
Je pensais à la Veronica que nous trouvons dans la Bible. Alors que Jésus souffrait pendant Sa Passion et se dirigeait vers le Golgotha, ensanglanté et battu, Il a croisé sur Son chemin une femme nommée, elle aussi, Veronica. Elle a essuyé le visage de Jésus. Un petit acte de tendresse. Cet Homme, Cet Homme-Dieu, était ensanglanté, battu, fatigué et en agonie, pourtant cette femme, Veronica, Lui offre un petit peu de répit. Pendant les quelques secondes où la sueur et le sang qui coulaient ont été essuyés, pendant ce moment, aussi court soit-il, Il a ressenti cette tendresse dans son geste. Cela n’a pas arrêté Sa Passion ni Sa souffrance, mais dans un monde qui se moque de Lui et qui Le flagelle, le contact du tissu sur son visage, l’amour et le courage de cette femme ont dû avoir un impact énorme. Alors, Il a imprimé Son image sur ce tissu.
Le nom « Veronica » signifie « Vraie Image ». Jésus a laissé à Veronica la marque de Son amour. Et ainsi, grâce à mon amie, Veronica, qui m’avait offert, elle aussi, de l’amour et du répit pendant une période difficile dans ma vie, je dois répandre l’amour et la gentillesse partout où je vais. Je ne peux pas arrêter la souffrance, mais je peux offrir ce répit à ceux qui se sentent perdus, pauvres, solitaires, indésirés ou non-aimés. Ainsi, moi, j’essuierai le visage de Jésus aussi longtemps que Sa grâce et Sa miséricorde me le permettront.
'Les bénédictions abondaient : amis, famille, argent, vacances – nommez une par une, je les avais toutes. Mais comment tout est-il ainsi parti de travers ?
Je n’ai pas vraiment eu une enfance merveilleuse de conte de fées—dites-moi qui en a eu une—mais je ne dirais pas que c’était terrible. Il y avait toujours de quoi manger à table, des vêtements sur le dos et un toit au-dessus de la tête, mais nous avons lutté. Je ne veux pas seulement dire que nous avons lutté sur le plan financier, ce que nous avons certainement fait, mais je veux dire que nous nous sommes battus pour trouver notre chemin en tant que famille. Quand j’avais six ans, mes parents étaient déjà divorcés, et mon père avait commencé à boire beaucoup plus qu’avant, plus qu’il ne l’avait fait auparavant. Pendant ce temps, ma mère a fréquenté des hommes qui prenaient les mêmes drogues qu’elle et avaient les mêmes habitudes qu’elle.
Bien que nous ayons eu des débuts difficiles, cela n’est pas resté ainsi. Finalement, contre toutes les probabilités statistiques, mes deux parents et mon beau-père actuel, par la grâce de Dieu, sont devenus sobres et le sont restés. Les relations ont été reconstruites, et le soleil a recommencé à luire dans nos vies.
Quelques années se sont passées, et à un certain moment, je me suis rendu compte que je devais faire quelque chose de productif et de différent dans ma vie afin d’éviter tous les écueils de mon enfance. J’ai mis les bouchées doubles et suis retourné à l’école. J’ai obtenu ma licence de barbier et me suis fait une belle carrière. J’ai gagné beaucoup d’argent et rencontré la femme de mes rêves. L’opportunité s’étant finalement présentée, j’ai commencé une deuxième carrière dans les forces de l’ordre, en plus de la coupe des cheveux. Tout le monde m’aimait, j’avais des amis très influents, hauts-placés et il semblait que le ciel était la limite.
Alors, comment me suis-je retrouvé en prison ?
Incroyable mais vrai
Attendez une minute, ce n’est pas dans ma vie que ça arrive… ça ne peut pas être réel… COMMENT CELA M’ARRIVE-T-IL ?! Voyez-vous, malgré tout ce que j’avais, il me manquait quelque chose. Le pire, c’est que je savais exactement, depuis le début, ce qui me manquait, mais je n’en avais fait aucun cas. Ce n’est pas comme si je n’avais jamais essayé, mais je ne pouvais tout simplement pas, tout donner à Dieu. Au lieu de cela, j’ai tout perdu… n’est-ce-pas ?
Voilà ce que c’est : quel que soit le péché auquel vous vous accrochez, il finira par enfoncer ses racines au plus profond de votre âme et vous étranglera jusqu’à ce que vous ne puissiez plus respirer. Même les péchés apparemment insignifiants exigeront de plus en plus de vous, petit à petit, jusqu’à ce que votre vie soit totalement chamboulée, et que vous soyez si désorientés que vous ne saurez plus où est le haut ni où est le bas.
C’est ainsi que cela a commencé pour moi. J’ai commencé à céder à des pensées lubriques quand j’étais au collège. Au moment où j’étais à l’université, j’étais devenu un séducteur à part entière. Quand j’ai finalement rencontré la femme de mes rêves, il n’y avait plus moyen pour moi de faire ce qui était juste. Comment quelqu’un comme moi pourrait-il rester fidèle ?
Mais ce n’est pas tout.
Pendant un certain temps, j’ai essayé d’aller à la messe et de rester droit. Je suis allé me confesser régulièrement et j’ai rejoint des clubs et des comités, mais j’ai tout juste gardé un tout petit peu de mes vieux péchés pour moi. Ce n’est pas que je le désirais, mais j’y étais tellement attaché, et aussi, parce que j’avais peur de lâcher prise.
Le temps a passé, et à la longue, j’ai arrêté d’aller à la messe. Mes anciennes voies pécheresses ont commencé à pourrir et à se faufiler de nouveau au premier plan de ma vie. Le temps a passé vite, et les plaisirs tournoyaient autour de moi tandis que je balançais la prudence en l’air. J’étais haut dans la vie. De plus, je réussissais et étais admiré par beaucoup. Puis tout s’est effondré. J’ai fait de très mauvais choix terribles qui m’ont conduit à purger une peine de 30 ans en prison. Le plus important de tout était que je laissais derrière moi des personnes qui m’avaient aimé et s’étaient souciés de moi avec une douleur pour le reste de leur vie.
Voyez-vous, le péché a le pouvoir de vous convaincre d’aller plus loin que vous n’avez jamais été auparavant et de vous rendre beaucoup plus dépravé que vous ne l’étiez autrefois. Votre boussole morale devient toute confuse. Les pires des choses vous semblent beaucoup plus excitantes, et les anciens péchés ne suffisent plus. Avant même de vous en rendre compte, vous devenez quelqu’un que vous ne reconnaissez plus.
Passons rapidement au présent…
Je vis dans une cellule de 11 pieds sur 9, et je passe vingt-deux heures par jour enfermé à l’intérieur. C’est le chaos total tout autour de moi. Ce n’est pas du tout comme ça que j’avais imaginé ma vie.
Mais j’ai trouvé Dieu à l’intérieur de ces murs.
J’avais passé ces dernières années en prison à prier et à chercher l’aide dont j’avais besoin. J’avais étudié les Écritures et suivi de nombreux cours. J’ai également partagé le message de la Miséricorde et de la Paix de Dieu avec tous les autres détenus qui voulaient bien m’écouter.
Il a fallu un appel au réveil extrême avant que je ne me rende finalement à Dieu, mais maintenant que je l’ai fait, ma vie est devenue totalement différente. Je me réveille chaque matin, reconnaissant pour la vie que j’ai. Je rends grâce chaque jour pour le nombre de bénédictions que je reçois malgré mon incarcération. Pour la première fois de ma vie, je ressens de la paix dans mon âme. Il m’a fallu perdre ma liberté physique pour que je retrouve ma liberté intérieure.
Vous n’avez pas besoin d’aller en prison pour trouver et accepter la Paix de Dieu. Il vous rencontrera où que vous soyez, mais laissez-moi vous mettre en garde : si vous Lui cachez quoi que ce soit, vous pourriez très bien finir par être mon voisin de cellule.
Si vous vous reconnaissez dans cette histoire, ne tardez pas à chercher de l’aide et des conseils professionnels, en commençant par, mais pas seulement, le curé de votre paroisse. Il n’y a aucune honte à reconnaître que vous avez un problème, et il n’y a pas de meilleur moment que l’instant présent – MAINTENANT – pour obtenir de l’aide.
Si vous êtes en prison et que vous lisez ceci, je veux que vous sachiez qu’il n’est pas trop tard pour vous. Dieu vous aime. Il peut pardonner tout ce que vous avez fait. Jésus-Christ a versé Son précieux sang pour pardonner à nous tous qui allons à Lui avec notre douleur et notre état brisé. Vous pouvez commencer dès maintenant, en ce moment même, en reconnaissant que vous êtes impuissants sans Lui. Criez vers Lui avec les paroles prononcées par le collecteur d’impôts : « Ô Dieu, aie pitié de moi, pécheur » (Luc 18 : 13).
Je vais vous laisser avec ceci : « Que servirait-il à un homme de gagner le monde entier, s’il venait à perdre son âme ? » (Matthieu 16 : 26)
'Au début du mois de février, l’Église des États-Unis célèbre la Semaine des écoles catholiques. Je voudrais profiter de cette occasion pour faire l’éloge des écoles catholiques et inviter tout le monde – catholiques et non catholiques – à les soutenir. J’ai fréquenté des établissements d’enseignement affiliés à l’Église depuis le CP jusqu’aux études supérieures, de l’école primaire Holy Name à Birmingham, dans le Michigan, à l’Institut catholique de Paris. Ces années d’immersion ont massivement façonné mon caractère, mon sens des valeurs et toute ma façon de voir le monde. Je suis convaincu que, surtout aujourd’hui, alors qu’une philosophie laïque et matérialiste domine largement notre culture, l’éthique catholique doit être inculquée.
Certes, les marques distinctives des écoles catholiques que j’ai fréquentées étaient la possibilité d’assister à la messe et à d’autres sacrements, les cours de religion, la présence de prêtres et de religieuses (un peu plus fréquente dans les premières années de ma formation), et la prédominance de symboles catholiques et d’images de saints. Mais ce qui était peut-être le plus important, c’était la manière dont ces écoles montraient l’intégration de la foi et de la raison.
Il est certain qu’il n’y a pas de mathématiques « catholiques », mais il y a bien une manière catholique d’enseigner les mathématiques. Dans sa célèbre allégorie de la caverne, Platon a montré que le premier pas pour s’éloigner d’une vision purement matérialiste du monde était les mathématiques. Lorsque quelqu’un saisit la vérité de l’équation la plus simple, ou la nature d’un nombre, ou une formule arithmétique complexe, il a, dans un sens très réel, quitté le domaine des choses passagères et est entré dans un univers de réalité spirituelle. Le théologien David Tracy a fait remarquer que l’expérience la plus courante de l’invisible aujourd’hui se fait à travers la compréhension des abstractions pures des mathématiques et de la géométrie. Correctement enseignées, les mathématiques ouvrent donc la porte aux expériences spirituelles supérieures offertes par la religion, au royaume invisible de Dieu.
De même, il n’y a pas de physique ou de biologie spécifiquement « catholique », mais il y a bien une approche catholique de ces sciences. Aucun scientifique ne pourrait jamais faire avancer son travail s’il ne croyait pas à l’intelligibilité radicale du monde, c’est-à-dire au fait que chaque aspect de la réalité physique est marqué par un modèle compréhensible. Cela vaut pour tout astronome, chimiste, astrophysicien, psychologue ou géologue. Mais cela conduit tout naturellement à la question suivante : D’où viennent ces modèles intelligibles ? Pourquoi le monde est-il si marqué par l’ordre, l’harmonie et les schémas rationnels ? Le physicien du XXe siècle Eugène Wigner a rédigé un merveilleux article intitulé « L’efficacité déraisonnable des mathématiques dans les sciences naturelles ». L’argument de Wigner est que ce n’est pas par hasard que les mathématiques les plus complexes parviennent à décrire le monde physique. La réponse de la grande tradition catholique est que cette intelligibilité provient, en fait, d’une grande intelligence créatrice qui se tient derrière le monde. Les personnes qui pratiquent les sciences ne devraient donc avoir aucun problème à croire qu’ « au commencement était le Verbe. »
Il n’y a pas non plus d’histoire « catholique », bien qu’il y ait très certainement une manière catholique de regarder l’histoire. En règle générale, les historiens ne se contentent pas de relater les événements du passé. Ils recherchent plutôt certains thèmes et trajectoires globaux au sein de l’histoire. La plupart d’entre nous ne s’en rendent probablement pas compte parce que nous avons grandi dans une culture démocratique libérale, mais nous considérons assez naturellement le siècle des Lumières comme le tournant de l’histoire, l’époque des grandes révolutions dans les domaines de la science et de la politique qui ont défini le monde moderne. Personne ne peut douter que le siècle des Lumières ait été un moment charnière, mais les catholiques ne le considèrent certainement pas comme le point culminant de l’histoire. Au contraire, nous considérons que le point d’inflexion se situe sur une colline pitoyable à l’extérieur de Jérusalem, aux alentours de l’an 30 de notre ère, alors qu’un jeune rabbin était torturé à mort par les Romains. Nous interprétons tout – la politique, les arts, la culture, etc. – du point de vue du sacrifice du Fils de Dieu.
Dans son discours controversé de Ratisbonne en 2006, le défunt pape Benoît a affirmé que le christianisme peut précisément s’engager dans une conversation dynamique avec la culture en raison de la doctrine de l’incarnation. Nous, les chrétiens, ne prétendons pas que Jésus était un enseignant intéressant parmi tant d’autres, mais plutôt le Logos, l’esprit ou la raison de Dieu, fait chair. Par conséquent, tout ce qui est marqué par le logos ou la rationalité est un cousin naturel du christianisme. Les sciences, la philosophie, la littérature, l’histoire, la psychologie – tout cela – trouvent donc dans la foi chrétienne un partenaire de dialogue naturel (revoilà ce mot !). C’est cette idée de base, si chère à Papa Ratzinger, qui inspire les écoles catholiques dans ce qu’elles ont de meilleur. Et c’est pourquoi l’épanouissement de ces écoles est important, non seulement pour l’Église, mais pour toute notre société.
'Qui est votre héros préféré ? Avez-vous déjà rencontré un super-héros dans votre vie ?
Lorsque j’étais enfant, à San Francisco, dans les années 50, nous avions nos héros, qui étaient habituellement des cow-boys, dont le plus important était John Wayne, qui pouvait aller où il voulait, avait un code qu’il respectait, terrassait les méchants (ou ceux que la société à l’époque considérait comme des « méchants »), attirait une jeune fille à la fin, et chevauchait vers le crépuscule. Alors que les États-Unis passaient d’une victoire sur les puissances de l’Axe après la Seconde Guerre mondiale aux périls de la guerre froide (exercices de guerre nucléaire, crise des missiles cubains, etc.), la figure héroïque de John Wayne était attrayante, car nous rêvions d’une époque où nos parcours étaient vraiment « heureux ».
Rencontrez le vrai héros
Passons à 2022, et le désir de héros persiste toujours. Regardez les franchises de super-héros qui dominent les films grand public. Les films Marvel et leurs semblables, qui ressemblent davantage à des expériences de « parc à thème » qu’à l’exploration de la complexité de notre expérience humaine, nous offrent une réserve apparemment infinie de super-héros (pas seulement des « héros », mais des « super-héros » !) qui combattent nos ennemis. Face aux ravages de la pandémie mondiale, de la guerre en Europe, de la démonstration de force nucléaire, du réchauffement climatique, de l’incertitude économique et de la violence dans les rues des États-Unis, les super-héros répondent à notre désir de voir de grands hommes et de grandes femmes surmonter les dangers qui nous sont imposés.
À ce moment-là, un chrétien peut lever la main et dire : « Eh bien, nous avons un héros qui surpasse tous les « superhéros », et Son nom est Jésus. »
Cela soulève la question suivante : Jésus est-il un héros ? Je ne pense pas, parce qu’un héros fait quelque chose que la personne ordinaire ne peut ou ne veut pas faire, donc, nous les regardons indirectement vaincre les ennemis, ce qui nous soulage temporairement de notre anxiété jusqu’à ce qu’il revienne inévitablement avec la prochaine crise.
Alors que Jésus n’est pas un héros dans le sens conventionnel, Il est certainement un guerrier d’un genre unique : Il est la Parole de Dieu qui est devenu humaine pour nous sauver du péché et de la mort. Il va se battre contre ces ennemis jurés, mais Il ne va pas utiliser des armes d’agression, de violence et de destruction.
Il les vaincra plutôt par la miséricorde, le pardon et la compassion, tous mis en évidence par Sa passion, Sa mort et Sa résurrection. Remarquez comment Il a vaincu le péché et la mort. En commençant dans le Jardin de Gethsémani, Il a absorbé notre péché — notre dysfonctionnement, notre désordre, notre inhumanité, notre égocentrisme — et est devenu péché. Selon Saint Paul, « Celui qui n’a point connu le péché, il l’a fait péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu. » (2 Corinthiens 5, 21). Bien que Jésus ne soit pas un pécheur parce qu’Il est divin — la deuxième personne de la Trinité — Il a pris notre péché et, pendant un temps, Il est devenu péché, ce qui L’a tué. La dure réalité est que nos péchés ont tué Jésus, le Fils de Dieu.
Mais, l’histoire chrétienne ne s’est pas terminée le Vendredi Saint parce que trois jours plus tard, Dieu le Père a ressuscité Jésus d’entre les morts par la puissance du Saint-Esprit. Ce faisant, nos ennemis jurés — le péché et la mort — ont été vaincus.
Donc, Jésus est certainement le Guerrier Spirituel Suprême, mais Il n’est pas un héros dans le sens conventionnel. Pourquoi donc ?
Le fil de la tapisserie divine
La passion, la mort et la résurrection de Jésus sont les signes clés du mystère pascal, le mystère de notre foi. Remarquez le « notre ».
Jésus a traversé Sa souffrance et Sa mort — non pas pour nous épargner de les traverser —, mais pour nous montrer comment vivre et souffrir afin que nous puissions faire l’expérience de la vie ressuscitée maintenant et pour l’éternité. Vous voyez, en tant que membres baptisés de son Corps mystique, l’Église, nous « nous déplaçons, nous vivons et nous avons notre être » en Jésus (Ac 17, 28).
Pour être sûr, Il veut que nous croyions en Lui parce que, comme nous l’entendons dans Jean 14, 6 : « Je suis le chemin, la vérité et la vie. Personne ne vient au Père que par moi. » En nous appuyant sur cette croyance fondamentale, nous sommes appelés à être Ses disciples pour accomplir Sa mission, qu’Il a donnée à Son Église lors de son Ascension (cf. Marc 16, 19-20 et Matthieu 28, 16-20). Plus encore, nous sommes appelés à participer à Son Être même. Comme le note Romano Guardini dans son classique spirituel, Le Seigneur, « nous sommes comme un fil dans une tapisserie divine : nous réalisons notre humanité en Lui et à travers Lui ». En d’autres termes, nous faisons comme Jésus a modelé pour nous.
En participant à la Présence ressuscitée et glorifiée de Jésus à travers la vie sacramentelle de l’Église, en particulier l’Eucharistie, nous vivons le Mystère pascal à travers l’émancipation de l’Esprit-Saint. Alors, Jésus est-il un héros ? Écoutez ce que Pierre a dit quand Jésus lui a demandé : « Au dire des gens, qui suis-Je ? » La réponse de Pierre : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant » (Matthieu 16, 17). Jésus est plus qu’un héros ; Il est un guerrier d’un genre unique. Il est le SAUVEUR unique et universel !
'La veille au soir, j’ai eu le privilège de participer à l’une des sessions d’écoute de la phase continentale du processus synodal. La base de notre discussion était un long document réalisé par le Vatican après avoir compilé des données et des témoignages provenant de l’ensemble du monde catholique. Comme j’ai étudié et parlé de la synodalité, j’ai beaucoup apprécié l’échange des points de vue. Mais je me suis senti de plus en plus mal à l’aise face à deux mots qui figurent en bonne place dans le document et qui ont dominé une grande partie de notre discussion, à savoir « inclusivité » et « accueillant ».
Nous entendons sans cesse que l’Église doit devenir un lieu plus inclusif et plus accueillant pour divers groupes : les femmes, les personnes LGBT+, les personnes divorcées et remariées civilement, etc. Mais je n’ai pas encore trouvé de définition précise de ces deux termes. À quoi ressemblerait exactement une Église accueillante et inclusive ? Est-ce qu’elle tendrait toujours la main à chacun dans un esprit d’invitation ? Si c’est le cas, la réponse semble évidemment être oui. Traiterait-elle toujours chaque personne, quelle que soit son origine, son appartenance ethnique ou sa sexualité, avec respect et dignité ? Dans l’affirmative, là encore, la réponse est oui. Une telle Église écouterait-elle toujours avec une attention pastorale les préoccupations de tous ? Dans ce cas, la réponse est affirmative. Mais une Église présentant ces qualités ne poserait-elle jamais un défi moral à ceux qui cherchent à y entrer ? Ratifierait-elle le comportement et les choix de vie de quiconque se présenterait pour être admis ? Abandonnerait-elle effectivement sa propre identité et sa logique de structuration afin d’accueillir tous ceux qui se présentent ? J’espère qu’il est tout aussi évident que la réponse à toutes ces questions est un non retentissant. L’ambiguïté des termes est un problème qui pourrait saper une grande partie du processus synodal.
Pour trancher cette question, je suggérerais que nous nous tournions non pas tant vers la culture ambiante de l’époque actuelle que vers le Christ Jésus. Son attitude d’accueil radical n’est nulle part plus évidente que dans Sa communion à table ouverte, c’est-à-dire Sa pratique constante – contre-culturelle à l’extrême – de manger et de boire non seulement avec les justes, mais aussi avec les pécheurs, les pharisiens, les collecteurs d’impôts et les prostituées. Ces repas de communion sacrée, Jésus les a même comparés au banquet du ciel. Tout au long de son ministère public, Jésus a tendu la main à ceux qui étaient considérés comme impurs ou méchants : la femme au puits, l’aveugle-né, Zachée, la femme prise en flagrant délit d’adultère, le voleur crucifié à ses côtés, etc. Il ne fait donc aucun doute qu’Il était hospitalier, gracieux et, oui, accueillant pour tous.
De même, cette inclusivité du Seigneur s’accompagne sans ambiguïté et de manière cohérente d’un appel à la conversion. En effet, le premier mot qui sort de la bouche de Jésus lors de Son discours inaugural dans l’Évangile de Marc n’est pas « Bienvenue ! » mais plutôt « Repentez-vous ! » À la femme prise en flagrant délit d’adultère, Il dit : « Va et ne pèche plus » ; après avoir rencontré le Seigneur, Zachée promet de changer ses habitudes de pécheur et de compenser largement ses méfaits ; en présence de Jésus, le bon larron reconnaît sa propre culpabilité ; et le Christ ressuscité contraint le chef des Apôtres, qui L’avait renié trois fois, à affirmer son amour à trois reprises.
En un mot, il existe un équilibre remarquable dans l’action pastorale de Jésus entre l’accueil et le défi, entre l’action et l’appel au changement. C’est pourquoi je qualifierais Son approche non pas simplement d’ « inclusive » ou d’ « accueillante », mais plutôt d’aimante. Thomas d’Aquin nous rappelle qu’aimer, c’est « vouloir le bien de l’autre ». En conséquence, celui qui aime vraiment l’autre lui tend la main avec gentillesse, certes, mais en même temps il n’hésite pas, si nécessaire, à le corriger, à l’avertir, voire à le juger. On a un jour demandé à mon mentor, le cardinal Francis George, pourquoi il n’aimait pas le sentiment qui se cachait derrière la chanson « All Are Welcome ». Il a répondu qu’elle négligeait le simple fait que, si tous sont effectivement les bienvenus dans l’Église, c’est « aux conditions du Christ, pas aux leurs ».
Une préoccupation générale que j’ai, très liée à l’utilisation constante des termes « accueil » et « inclusivité », est l’éclipse de la doctrine, de l’anthropologie et de l’argumentation théologique réelle par le sentiment, ou pour le dire un peu différemment, la tendance à psychologiser les questions à l’étude. L’Église n’interdit pas les actes homosexuels parce qu’elle a une peur irrationnelle des homosexuels ; elle ne refuse pas non plus la communion à ceux qui vivent des mariages irréguliers parce qu’elle prend son pied à être exclusive ; elle ne refuse pas non plus l’ordination des femmes parce que les vieux grincheux au pouvoir ne supportent pas les femmes. Pour chacune de ces positions, elle articule des arguments fondés sur l’Écriture, la philosophie et la tradition théologique, et chacune a été ratifiée par l’enseignement autorisé des évêques en communion avec le pape. Remettre en cause tous ces enseignements établis parce qu’ils ne correspondent pas aux canons de notre culture contemporaine serait placer l’Église dans une véritable crise. Et je ne crois sincèrement pas que cet ébranlement des fondations soit ce que le pape François avait à l’esprit lorsqu’il a appelé à un synode sur la synodalité.
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