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Nov 30, 2023 190 0 Susan Skinner
Evangéliser

Mon Éveil

Une pensée peut-elle devenir un péché ? Il serait temps d’y réfléchir

Aussi loin que je me souvienne, j’étais une bonne chrétienne, allant régulièrement à l’église et m’impliquant dans les activités de l’église. Pourtant, personne n’aurait pu deviner que je ne faisais que suivre le mouvement. En 2010 cependant, un incident m’a secouée jusqu’au fond de mon être et m’a conduit à entendre la voix de Dieu au milieu de l’angoisse. Cette révélation m’a aidée à commencer mon parcours pour devenir une vraie chrétienne.

Une nuit inoubliable

Veronica et moi n’étions pas de meilleures amies ; nous traînions ensemble parce que nos fils nous avaient rapprochées. Mais nous étions des amies qui s’aimaient vraiment et des mères qui aimaient nos enfants. Elle était douce, belle et une personne vraiment gentille. Mon fils était le meilleur ami de son fils.

Le 28 août 2010, Veronica m’a appelée et m’a demandé si mon fils pouvait passer la nuit chez elle. Bien qu’auparavant, je le lui aie déjà permis des dizaines de fois, cette nuit-là, pour une raison quelconque, j’étais mal à l’aise. Je lui ai dit non, mais qu’il pouvait y aller jouer l’après-midi et que je viendrais le chercher avant le dîner. Vers 4 heures, je suis allée chez elle pour le récupérer. Alors que j’étais dans la cuisine de Veronica et que nous discutions de nos garçons, elle m’a dit qu’ils avaient chacun un don et qu’ils étaient des enfants vraiment spéciaux. Elle les avait emmenés à l’épicerie pour leur acheter leur glace préférée. Mon fils avait aussi voulu des céréales, elle en avait donc généreusement achetées et me les a données pour que j’emmène à la maison pour lui. Je l’ai remerciée et je suis partie en voiture.

Le lendemain matin, je me suis réveillée en apprenant qu’elle avait été assassinée. Juste là, où je m’étais tenue la veille à parler avec elle… Celui qui allait bientôt devenir son ex-mari avait engagé un tueur à gages pour la tuer parce qu’ils étaient séparés, et qui sait pour quelle autre raison. J’avais l’impression d’avoir reçu un coup de poing dans l’estomac. Je ne pouvais pas respirer. Je ne pouvais pas arrêter de pleurer.

Dans mon agonie, je me suis allongée par terre dans ma chambre en pleurant, en gémissant vraiment. Une jeune mère magnifique, âgée de 39 ans, assassinée, laissant derrière elle son fils de 8 ans sans mère. Et pourquoi ? J’ai crié vers Dieu dans l’angoisse et la colère. Comment as-Tu pu laisser cela arriver ? Pourquoi, Seigneur ?

Au milieu de mon angoisse, une pensée m’a envahie. Et pour la première fois de ma vie, j’ai reconnu cette pensée comme la voix de Dieu. Dieu m’a dit : « Je ne veux pas de ça ; les gens choisissent ça ». J’ai demandé à Dieu : « Quoi, que diable puis-je faire dans ce monde horrible ? » Il m’a répondu : « Susan, le bien dans le monde commence par toi ». J’ai commencé à réfléchir. Je me suis rappelée comment j’avais vu Veronica et son mari à l’église ensemble, et je me demandais comment une personne qui planifiait un meurtre pouvait même aller à l’église. Dieu m’a répondu de nouveau.

Il m’a dit que son mari n’était pas né meurtrier, mais que son péché avait grandi dans son cœur, qu’il n’y avait pas fait attention, et qu’il avait été entraîné dans un long chemin sombre. Je me suis rappelée le verset biblique : « Mais moi je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur » (Matthieu 5 : 28). À ce moment-là, ce verset a pris vraiment du sens pour moi. J’avais toujours pensé : « Comment une pensée peut-elle être un péché ? » Après le meurtre de Veronica, je comprenais mieux, cela prenait du sens. Le péché commence dans votre cœur et prend le dessus une fois que vous agissez avec vos mains. Et si nous ne prenons jamais le temps d’examiner notre conscience ou de réfléchir à ce qui est juste et à ce qui ne l’est pas, il y a de fortes chances que nous puissions vraiment prendre un mauvais chemin.

Une voix résonnante

Alors Seigneur, « Que puis-je faire ? » Il m’a dit que la seule personne que je pouvais contrôler, c’était moi-même, que je pouvais choisir d’aimer et de répandre cet amour à l’extérieur. Pour moi, cela signifiait examiner ma propre conscience et d’essayer de devenir une meilleure personne. Aimais-je mon ennemi ? Ou même mon voisin, d’ailleurs ? La réponse, malheureusement, a été un retentissant NON. J’ai été consternée quand j’ai réalisé que je n’avais pas été aimante envers les gens autour de moi.

Dans l’Église catholique, nous avons le sacrement de réconciliation, où nous allons voir un prêtre et confessons nos péchés. J’ai toujours détesté ce sacrement et redouté d’y aller. Mais ici, dans cet endroit, en pleurant par terre, je l’ai trouvé comme un cadeau. Un cadeau pour lequel j’étais réellement reconnaissante. En confessant mes péchés, j’ai pu rencontrer le Christ. J’ai vécu une confession comme je n’en avais jamais eue auparavant. Dans ce sacrement, j’ai reçu la grâce que Jésus nous offre lorsque nous choisissons de la demander. J’ai regardé attentivement moi-même, et mon égoïsme a commencé à disparaître à cause de ma rencontre avec l’amour inconditionnel de Dieu au confessionnal. Le sacrement me pousse à faire mieux, et même si je sais que je suis une pécheresse et que je continuerai à tomber, je peux toujours compter sur la grâce sanctifiante et le pardon de Dieu, quoi qu’il arrive. Cela m’aide à répandre Sa bonté devant moi. Je ne pense pas qu’il est nécessaire que vous soyez catholique pour comprendre cela.

Le meurtre de Veronica n’était pas de ma faute, mais je ferai en sorte que sa mort ne soit certainement pas en vain ; je ne laisserai pas sa mémoire s’étouffer dans le silence, sans révéler aux autres l’impact qu’elle a eu sur moi et montrer que le bien peut émerger des cendres de circonstances aussi terribles. Ainsi a commencé mon parcours pour devenir vraiment chrétienne.

Je pensais à la Veronica que nous trouvons dans la Bible. Alors que Jésus souffrait pendant Sa Passion et se dirigeait vers le Golgotha, ensanglanté et battu, Il a croisé sur Son chemin une femme nommée, elle aussi, Veronica. Elle a essuyé le visage de Jésus. Un petit acte de tendresse. Cet Homme, Cet Homme-Dieu, était ensanglanté, battu, fatigué et en agonie, pourtant cette femme, Veronica, Lui offre un petit peu de répit. Pendant les quelques secondes où la sueur et le sang qui coulaient ont été essuyés, pendant ce moment, aussi court soit-il, Il a ressenti cette tendresse dans son geste. Cela n’a pas arrêté Sa Passion ni Sa souffrance, mais dans un monde qui se moque de Lui et qui Le flagelle, le contact du tissu sur son visage, l’amour et le courage de cette femme ont dû avoir un impact énorme. Alors, Il a imprimé Son image sur ce tissu.

Le nom « Veronica » signifie « Vraie Image ». Jésus a laissé à Veronica la marque de Son amour. Et ainsi, grâce à mon amie, Veronica, qui m’avait offert, elle aussi, de l’amour et du répit pendant une période difficile dans ma vie, je dois répandre l’amour et la gentillesse partout où je vais. Je ne peux pas arrêter la souffrance, mais je peux offrir ce répit à ceux qui se sentent perdus, pauvres, solitaires, indésirés ou non-aimés. Ainsi, moi, j’essuierai le visage de Jésus aussi longtemps que Sa grâce et Sa miséricorde me le permettront.

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Susan Skinner

Susan Skinner is a wife, mom, caregiver, and writer. Currently, she is the director of Adult Faith Formation and RCIA at Saint Philip Catholic Church in Franklin, TN.

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