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Q – Comment savoir si mon amour pour le sport est de l’idolâtrie ? Je m’entraîne quatre heures par jour, dans l’espoir d’obtenir une bourse universitaire, et j’y pense tout le temps, en suivant de près les équipes professionnelles. J’aime Dieu, mais il ne m’intéresse pas autant que le sport. Quand ma passion franchit-elle la ligne de l’idolâtrie ?
R – Moi aussi, je suis un passionné de sport. J’ai joué au baseball au lycée et à l’université, et même en tant que prêtre, je continue à jouer à l’Ultimate Frisbee, au football et au football américain. Le sport peut être « le champ de la vertu », comme l’a dit saint Jean-Paul II. Mais dans notre monde moderne, nous tenons souvent le sport en très haute estime… peut-être trop.
L’entraîneur de baseball de mon université avait un dicton bien connu : « Rien n’est éternel dans le sport ». Cela m’a aidé à tout relativiser. Gagner le championnat ou perdre le match ne fera pas la moindre différence dans l’éternité. Le sport est censé être amusant, il nous donne l’occasion d’exercer et de pratiquer le travail d’équipe, la discipline, le courage et l’équité, mais il n’y a pas de conséquences éternelles à une compétition athlétique.
Alors, comment garder le sport dans sa juste perspective ? Nous examinons trois éléments pour savoir si le sport (ou toute autre chose) est devenu une idole :
Tout d’abord, le temps. Combien de temps y consacrons-nous par rapport au temps que nous passons avec le Seigneur ? Un jour, j’ai mis au défi une classe d’adolescents de passer dix minutes par jour à prier, et un garçon m’a dit que c’était impossible parce qu’il jouait à des jeux vidéo. Je lui ai demandé combien de temps il jouait, et il m’a répondu qu’il jouait souvent huit à onze heures par jour ! Si une personne n’a pas le temps de mener une vie de prière sérieuse – quinze à vingt minutes minimum, chaque jour – parce qu’elle consacre son temps au sport, alors il s’agit bien d’idolâtrie. Cela ne veut pas dire que le temps doit être parfaitement équivalent – si vous vous entraînez deux heures par jour, vous n’avez pas nécessairement besoin de prier deux heures par jour. Mais il faut qu’il y ait suffisamment de temps dans votre vie pour que vous ayez une vie de prière solide.
Cela implique de veiller à ce que notre vie sportive n’entre pas en conflit avec le culte du dimanche. Mon frère, un excellent joueur de baseball, a dû une fois manquer une épreuve de sélection importante parce qu’elle se déroulait le matin du dimanche de Pâques. Tout ce que nous faisons au lieu de la messe du dimanche devient notre idole !
Il s’agit également de faire du temps une partie intégrante de notre sacrifice pour le Seigneur. Avez-vous le temps de faire du bénévolat dans votre église ou dans une organisation caritative locale ? Avez-vous assez de temps pour accomplir vos tâches quotidiennes (faire vos études au meilleur de vos capacités, accomplir les tâches ménagères, être un bon fils, une bonne fille et un bon ami) ? Si le sport prend tellement de temps qu’il n’y en a plus pour donner aux autres, cela signifie que nous sommes déséquilibrés.
Deuxièmement, l’argent. Combien d’argent dépensons-nous pour des jeux sportifs, des équipements, des entraîneurs, des abonnements à des salles de sport – contre combien d’argent donnons-nous à l’église, aux œuvres de charité ou aux pauvres ? La façon dont nous dépensons notre argent détermine nos priorités. Encore une fois, il ne s’agit pas nécessairement d’un rapport parfaitement égal, mais la générosité est un élément majeur de l’appartenance au Seigneur, de qui proviennent tous les beaux cadeaux.
Enfin, l’enthousiasme. Aux États-Unis, où je vis, le football américain est notre religion nationale. Je suis stupéfait de voir des hommes adultes assis dehors par des températures inférieures à zéro lors d’un match des Green Bay Packers, torse nu et peint aux couleurs de l’équipe, portant un chapeau en mousse en forme de fromage (c’est une tradition bizarre !), applaudissant à tout rompre… alors que beaucoup de ces mêmes hommes s’ennuieraient à l’église le dimanche matin, marmonnant à peine les réponses de la messe (si tant est qu’ils y assistent).
Qu’est-ce qui vous enthousiasme ? Êtes-vous plus excité par une compétition sportive dont on ne se souviendra plus dans un an ou par le défi et la joie de la quête épique de la sainteté, la chance de faire progresser le Royaume de Dieu, la bataille pour les âmes qui a des conséquences éternelles, la poursuite d’une victoire éternelle qui fera pâlir vos trophées en comparaison ?
Si votre enthousiasme pour le sport est encore plus fort, réfléchissez à ce qu’est vraiment le christianisme. Il n’y a littéralement rien de plus excitant et de plus aventureux sur terre que la quête pour devenir un saint. Cela implique un grand nombre des mêmes qualités qu’un bon athlète : abnégation, dévouement et poursuite résolue d’un objectif. Mais notre objectif a des répercussions éternelles !
Considérez ces trois éléments : où vous passez votre temps, comment vous dépensez votre argent et ce qui vous enthousiasme. Ces éléments peuvent fournir des indications précieuses sur le moment où quelque chose est devenu une idole pour nous.
PÈRE JOSEPH GILL est aumônier au lycée et exerce un ministère paroissial. Il est diplômé de l’université franciscaine de Steubenville et du séminaire Mount Saint Mary. Le père Gill a publié plusieurs albums de musique rock chrétienne (disponibles sur iTunes). Son premier roman, « Days of Grace » (Jours de grâce), est disponible sur amazon.com
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