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Oct 04, 2023 352 0 Karen Eberts, USA
S'engager

Marcher péniblement sur un terrain en friche

Je n’avais jamais compris le sens véritable du mot « joug » jusqu’à ce que…

Sentant un sentiment de lourdeur ce matin, je savais que c’était un appel clair à passer un temps de prière prolongé. Sachant que la présence de Dieu est l’antidote à tous les maux, je me suis installée dans mon « placard de prière » qui, pour aujourd’hui, était situé sur mon porche. Seule, à l’exception des oiseaux qui gazouillaient et une brise calme qui tamisait à travers les arbres, je me suis reposée au son d’une douce musique de louange provenant de mon téléphone. J’ai souvent fait l’expérience de la liberté que procure le fait de détourner les yeux de moi-même, de mes relations ou des préoccupations du monde. Tourner mon attention vers Dieu m’a rappelée le verset du Psaume 22 : « Et toi, le Saint, qui habites les louanges d’Israël ! » (4). En effet, Dieu habite les louanges de son peuple.

J’ai commencé à me sentir à nouveau centrée, libérée des fardeaux pesant sur notre nation et sur le monde. La paix est revenue, car j’ai senti que mon appel n’était pas de les porter, mais d’embrasser le joug que Jésus offre dans l’Évangile de Matthieu : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi je vous donnerai le repos. Prenez sur vous mon joug et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos de vos âmes. » (11, 28-29).

La marque d’un Chrétien

Mes deux parents ont grandi dans des fermes. Ils ont peut-être vu deux animaux reliés par une croix de bois attachée au cou, mais pas moi. J’avais toujours interprété ce verset en imaginant Jésus s’associant à nous dans la vie. Lui, portant le poids de la charge, et moi, marchant à côté, accomplissant ce qu’il m’appartenait de faire avec Son aide et Ses conseils.

Mais récemment, j’ai appris qu’un « joug » était une expression idiomatique juive du premier siècle qui signifiait quelque chose de complètement différent de l’image agraire des bœufs reliés par leur cou.

« Joug », comme l’utilise Jésus, fait référence à la collection d’enseignements d’un rabbin. En choisissant de suivre les enseignements d’un rabbin particulier, une personne devient son disciple et choisit de marcher avec lui. Jésus dit en effet : « Je te montre ce que c’est que de marcher avec Dieu. » Ce n’est pas un devoir ni une obligation, mais un privilège et un cadeau ! Bien que j’aie fait l’expérience du « joug » de Jésus comme un privilège et un don, les « troubles du monde » qu’Il a promis que nous traverserions ont souvent atténué ma joie, qui doit être la marque d’un chrétien.

Au cours de la prière de ce matin, j’ai ouvert un livre écrit il y a près de vingt-cinq ans par un prêtre franciscain, et je me suis tournée vers une page qui semblait avoir été écrite aujourd’hui :

« Quand la grâce n’est plus une réalité vécue, il semble que le domaine de la liberté soit perdu, aussi… Il est si facile de diaboliser le camp opposé. Nous voyons que c’est écrit en gros durant les élections dans ce pays. Tout ce que l’un ou l’autre des partis sait faire, c’est attaquer le camp adverse. Nous n’avons rien de positif en quoi croire, rien qui soit éclairé, riche ou profond. L’identité négative, superficielle comme elle l’est, vient plus facilement que le choix dédié. Il est franchement beaucoup plus facile d’être contre que pour. Même dans l’Église, beaucoup n’ont pas de vision positive vers l’avant, donc ils conduisent la charge vers l’arrière ou contre. Notez que le concept de Jésus du « Règne de Dieu » est totalement positif, et non fondé sur la peur ou contre tout individu, groupe, péché ou problème. » (Everything Belongs, 1999)

Petit à petit

La lourdeur que je ressentais découlait non seulement de la division qui régnait dans notre pays, mais aussi entre ceux de mon propre cercle qui, comme moi, appellent Jésus « Seigneur », mais semblent incapables d’honorer l’appel et le chemin d’un autre. Sachant que Jésus a restauré la dignité de ceux que la société avait humiliés, ne devrions-nous pas, en tant que Ses disciples, chercher à le faire les uns pour les autres ? Y compris, sans exclure ; tendre la main, ne pas tourner le dos ; écouter, ne pas condamner.

J’ai eu du mal. Il était difficile de comprendre comment les autres pouvaient voir les choses d’une manière qui me semblait contraire au message chrétien, mais ils avaient la même difficulté à regarder à travers la lentille à travers laquelle je voyais maintenant le « joug » de Jésus. J’avais appris il y a des années la valeur d’avoir un esprit « enseignable ». Il est facile pour nous de sentir que nous avons la seule vérité, mais si nous sommes des disciples fidèles, nous élargirons continuellement notre vision non seulement par la prière, mais par la lecture, la méditation des Écritures et l’écoute de ceux qui sont plus sages que nous. Les personnes que nous choisissons de laisser exercer une influence sur nous sont d’une importance capitale. Les personnes de foi et d’intégrité éprouvées qui ont vécu « des vies dignes de leur vocation » méritent notre attention. Par-dessus tout, l’exemple de ceux qui incarnent l’amour, cherchant le bien de tous, nous aidera à grandir et à changer au fil des ans. Notre caractère sera affiné, petit à petit, car nous sommes « transformés à l’image du Christ ».

Si nous, dans toute notre illumination, sentons encore que nous devons dire la vérité telle que nous la comprenons, même avec l’amour qui doit l’accompagner, il est trop facile de se tromper en pensant que nous sommes la voix du Saint-Esprit dans la vie de quelqu’un ! Seul Dieu connaît le cœur, l’esprit et l’obéissance d’une vie vécue pour Lui. L’œuvre de Son Esprit et la réponse d’un autre ne sont pas nos juridictions.

Certes, un bon parent ne pointerait pas du doigt un jeune enfant et n’insisterait pas pour qu’il agisse comme un adulte. Un bon parent comprend qu’il faut beaucoup d’années, beaucoup d’enseignement, et un bon exemple pour que l’enfant mûrisse. Heureusement, nous avons un très Bon Parent ! Le Psaume 22 m’est revenue à l’esprit. Le même psaume que Jésus a cité depuis la croix, au plus profond de Sa douleur et de Sa souffrance, se termine par le rappel que chaque génération racontera les bonnes choses que le Seigneur a faites à ses enfants. La grâce abonde, et la liberté s’ensuit. J’ai décidé à nouveau d’offrir les deux à ceux que je ne comprends pas et qui ne me comprennent pas.

Celui avec qui je suis liée par le joug pour la vie me montre la voie à suivre.

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Karen Eberts

Karen Eberts is a retired Physical Therapist. She is the mother to two young adults and lives with her husband Dan in Largo, Florida

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