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Oct 04, 2023 326 0 Monseigneur Robert Barron, USA
Evangéliser

L’importance des écoles catholiques

Au début du mois de février, l’Église des États-Unis célèbre la Semaine des écoles catholiques. Je voudrais profiter de cette occasion pour faire l’éloge des écoles catholiques et inviter tout le monde – catholiques et non catholiques – à les soutenir. J’ai fréquenté des établissements d’enseignement affiliés à l’Église depuis le CP jusqu’aux études supérieures, de l’école primaire Holy Name à Birmingham, dans le Michigan, à l’Institut catholique de Paris. Ces années d’immersion ont massivement façonné mon caractère, mon sens des valeurs et toute ma façon de voir le monde. Je suis convaincu que, surtout aujourd’hui, alors qu’une philosophie laïque et matérialiste domine largement notre culture, l’éthique catholique doit être inculquée.

Certes, les marques distinctives des écoles catholiques que j’ai fréquentées étaient la possibilité d’assister à la messe et à d’autres sacrements, les cours de religion, la présence de prêtres et de religieuses (un peu plus fréquente dans les premières années de ma formation), et la prédominance de symboles catholiques et d’images de saints. Mais ce qui était peut-être le plus important, c’était la manière dont ces écoles montraient l’intégration de la foi et de la raison.

Il est certain qu’il n’y a pas de mathématiques « catholiques », mais il y a bien une manière catholique d’enseigner les mathématiques. Dans sa célèbre allégorie de la caverne, Platon a montré que le premier pas pour s’éloigner d’une vision purement matérialiste du monde était les mathématiques. Lorsque quelqu’un saisit la vérité de l’équation la plus simple, ou la nature d’un nombre, ou une formule arithmétique complexe, il a, dans un sens très réel, quitté le domaine des choses passagères et est entré dans un univers de réalité spirituelle. Le théologien David Tracy a fait remarquer que l’expérience la plus courante de l’invisible aujourd’hui se fait à travers la compréhension des abstractions pures des mathématiques et de la géométrie. Correctement enseignées, les mathématiques ouvrent donc la porte aux expériences spirituelles supérieures offertes par la religion, au royaume invisible de Dieu.

De même, il n’y a pas de physique ou de biologie spécifiquement « catholique », mais il y a bien une approche catholique de ces sciences. Aucun scientifique ne pourrait jamais faire avancer son travail s’il ne croyait pas à l’intelligibilité radicale du monde, c’est-à-dire au fait que chaque aspect de la réalité physique est marqué par un modèle compréhensible. Cela vaut pour tout astronome, chimiste, astrophysicien, psychologue ou géologue. Mais cela conduit tout naturellement à la question suivante : D’où viennent ces modèles intelligibles ? Pourquoi le monde est-il si marqué par l’ordre, l’harmonie et les schémas rationnels ? Le physicien du XXe siècle Eugène Wigner a rédigé un merveilleux article intitulé « L’efficacité déraisonnable des mathématiques dans les sciences naturelles ». L’argument de Wigner est que ce n’est pas par hasard que les mathématiques les plus complexes parviennent à décrire le monde physique. La réponse de la grande tradition catholique est que cette intelligibilité provient, en fait, d’une grande intelligence créatrice qui se tient derrière le monde. Les personnes qui pratiquent les sciences ne devraient donc avoir aucun problème à croire qu’ « au commencement était le Verbe. »

Il n’y a pas non plus d’histoire « catholique », bien qu’il y ait très certainement une manière catholique de regarder l’histoire. En règle générale, les historiens ne se contentent pas de relater les événements du passé. Ils recherchent plutôt certains thèmes et trajectoires globaux au sein de l’histoire. La plupart d’entre nous ne s’en rendent probablement pas compte parce que nous avons grandi dans une culture démocratique libérale, mais nous considérons assez naturellement le siècle des Lumières comme le tournant de l’histoire, l’époque des grandes révolutions dans les domaines de la science et de la politique qui ont défini le monde moderne. Personne ne peut douter que le siècle des Lumières ait été un moment charnière, mais les catholiques ne le considèrent certainement pas comme le point culminant de l’histoire. Au contraire, nous considérons que le point d’inflexion se situe sur une colline pitoyable à l’extérieur de Jérusalem, aux alentours de l’an 30 de notre ère, alors qu’un jeune rabbin était torturé à mort par les Romains. Nous interprétons tout – la politique, les arts, la culture, etc. – du point de vue du sacrifice du Fils de Dieu.

Dans son discours controversé de Ratisbonne en 2006, le défunt pape Benoît a affirmé que le christianisme peut précisément s’engager dans une conversation dynamique avec la culture en raison de la doctrine de l’incarnation. Nous, les chrétiens, ne prétendons pas que Jésus était un enseignant intéressant parmi tant d’autres, mais plutôt le Logos, l’esprit ou la raison de Dieu, fait chair. Par conséquent, tout ce qui est marqué par le logos ou la rationalité est un cousin naturel du christianisme. Les sciences, la philosophie, la littérature, l’histoire, la psychologie – tout cela – trouvent donc dans la foi chrétienne un partenaire de dialogue naturel (revoilà ce mot !). C’est cette idée de base, si chère à Papa Ratzinger, qui inspire les écoles catholiques dans ce qu’elles ont de meilleur. Et c’est pourquoi l’épanouissement de ces écoles est important, non seulement pour l’Église, mais pour toute notre société.

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Monseigneur Robert Barron

Monseigneur Robert Barron is the founder of Word on Fire Catholic Ministries and is the bishop of the Diocese of Winona–Rochester. Bishop Barron is a #1 Amazon bestselling author and has published numerous books, essays, and articles on theology and the spiritual life. ARTICLE originally published at wordonfire.org. Reprinted with permission.

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