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Fév 09, 2024 131 0 Sean Booth, UK
Rencontrer

Un sourire qui vaudrait un million de dollars

Par un après-midi torride dans les rues de Calcutta, j’ai rencontré un petit garçon…

La prière est un élément incontournable, central, voire clé dans la vie d’un chrétien. Cependant, Jésus met l’accent sur deux autres choses qui vont de pair avec la prière. Ce sont le jeûne et l’aumône. (Matthieu 6, 1-21) Pendant le Carême et l’Avent, nous sommes invités de manière spécifique à fournir plus d’attention et de temps à ces trois pratiques ascétiques. Le terme « encore plus » est très important. Quelle que soit la période de l’année, tout chrétien baptisé et croyant est constamment appelé à renoncer à lui-même de manière radicale et à donner. Il y a huit ans de cela, Dieu m’a littéralement stoppé et fait réfléchir à cela.

Une rencontre inattendue

En 2015, j’ai eu le grand privilège et la grâce de pouvoir réaliser un rêve qui datait de toujours, de pouvoir côtoyer et de servir quelques-uns des plus pauvres des frères et des sœurs de Calcutta en Inde, où les pauvres ne sont pas seulement appelés « pauvres » mais « pauvres parmi les pauvres ». Depuis le moment où j’avais atterri, j’avais l’impression que c’était le courant électrique qui coulait dans mes veines. Je ressentais tant de reconnaissance et d’amour pour cette merveilleuse grâce de pouvoir servir le Seigneur avec la Congrégation de Sainte Mère Teresa, les Missionnaires de la Charité. Les journées étaient certes, longues mais, à vrai dire, remplies de tâches et de grâce. Pendant que j’étais là-bas, je ne voulais, en aucun cas, perdre un instant. Chaque journée commençait à 5 heures du matin par une heure de prière, puis c’était la messe et ensuite le petit-déjeuner. Après cela, nous nous apprêtions à servir les malades, les démunis et les mourants adultes. Pendant la pause déjeuner, après un repas léger, plusieurs des religieux, frères, qui m’hébergeaient, faisaient une petite sieste, histoire de recharger leurs batteries, en vue d’être en forme pour reprendre l’après-midi et continuer jusqu’au soir.

Un jour, je décidai de sortir plutôt que d’avoir une pause-repos à la maison. Je voulais chercher un cybercafé local pour pouvoir contacter ma famille par mail. Au détour d’un chemin, je rencontrai un jeune garçon. Il devait avoir sept ou huit ans.  Sur son visage se lisait un mélange de frustrations, de colère, de tristesse, le sentiment d’être blessé et la fatigue. On aurait pu dire que la vie avait déjà commencé à faire ses ravages sur lui. Il portait sur ses épaules le plus grand des sacs transparents en plastic résistant, que je n’aie jamais vus de ma vie. Il y avait dedans des bouteilles et des objets en plastique et le sac était plein.

Mon cœur s’est brisé au fond de moi-même et nous étions tous les deux à nous regarder, l’un l’autre, en silence. Je me demandais, à cet instant, qu’est-ce que je pouvais donner à cet enfant. Mon cœur se serra, quand mettant la main à la poche, je découvris que je n’avais qu’un peu de monnaie pour payer la connexion internet. C’était moins d’un Livre, en monnaie britannique. Tandis que je lui donnais cela, en le regardant dans les yeux, tout son être sembla changer. Il se sentait tellement élevé, tellement reconnaissant, qu’un beau sourire illumina son joli visage. Nous avons serré la main puis, il s’en est allé. Tandis que je restais là, debout, dans cette ruelle de Calcutta, j’étais tout bouleversé, car je savais que Dieu Tout-Puissant venait de me donner, de manière très personnelle, à travers cette rencontre, une grande leçon, capable de changer ma vie.

Je récolte des bénédictions

Je sentais que Dieu m’avait appris à ce moment-là, d’une très belle manière, qu’un cadeau en lui-même importe peu, mais ce qui compte c’est la disposition du cœur, l’intention et l’amour qui viennent de notre cœur quand nous donnons un cadeau. Sainte Mère Teresa l’avait très bien résumé en disant : « Nous ne pouvons pas tous faire de grandes choses, mais nous pouvons faire de petites choses avec un grand amour. » En effet, comme le dit saint Paul, si nous donnons tout ce que nous avons, et que nous le faisons « sans amour », nous n’obtiendrons rien. (1 Corinthiens 13, 3)

Jésus décrit la beauté du don en disant « Donnez…et l’on vous donnera ; c’est une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans le pan de votre vêtement ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira de mesure aussi pour vous. » (Luc 6, 38) Saint Paul nous rappelle que : « Tout ce qu’un homme aura semé, il le récoltera. » (Gal 6, 7) Nous ne donnons pas dans l’intention de recevoir en retour, mais Dieu, dans Son infinie miséricorde et bonté, nous bénit personnellement pendant cette vie et aussi dans l’autre lorsque nous allons de l’avant pour Lui, pour l’amour (Jean 4, 34-38). Comme nous l’a enseigné Jésus, « il y a plus de joie à donner qu’à recevoir. » (Actes 20, 35)

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Sean Booth

Sean Booth is a member of the Lay Missionaries of Charity and Men of St. Joseph. He is from Manchester, England, currently pursuing a degree in Divinity at the Maryvale Institute in Birmingham.

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