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Oct 04, 2023 287 0 PÈRE JOSEPH GILL, USA
S'engager

Q&R : Quand parler de quelqu’un devient-il un commérage ?

Q – Ma famille a un problème avec l’une de mes sœurs, et je dois souvent en parler à mes autres frères et sœurs. Est-ce que c’est de la décharge ? Est-ce du commérage ? Est-ce correct ou est-ce un péché ?

R – Saint Jacques reconnaît les défis liés au contrôle de la langue. Dans le troisième chapitre de son épître, il écrit : « Si nous mettons aux chevaux un mors dans la bouche pour nous en faire obéir, nous gouvernons aussi leur corps tout entier… Ainsi la langue est un tout petit membre ; mais de quelles grandes choses elle peut se vanter ! Voyez, une étincelle peut embraser une grande forêt ! La langue aussi est un feu, un monde d’iniquité. N’étant qu’un de nos membres, la langue est capable d’infecter tout le corps. Toutes sortes d’animaux peuvent se dompter, et ont été domptés par l’homme. Mais la langue, aucun homme ne peut la dompter : c’est un fléau qu’on ne peut arrêter ; elle est remplie d’un venin mortel. Par elle nous bénissons le Seigneur et notre Père, et par elle nous maudissons les hommes qui ont été faits à l’image de Dieu. De la même bouche sortent la malédiction et la bénédiction ! Il ne faut pas, mes frères, qu’il en soit ainsi. Ainsi une source salée ne peut donner de l’eau douce. » (Jacques 3, 3-12).

L’animateur de radio américain Bernard Meltzer a déjà établi trois règles pour savoir si nous devrions ou non parler d’un autre. Est-ce nécessaire ? Est-ce vrai ? C’est gentil ?

Ce sont trois excellentes questions à se poser ! Quand vous parlez de votre sœur, est-il nécessaire que les autres membres de votre famille soient au courant de ses défauts ? Vous transmettez la vérité objective ou vous exagérez ses points faibles ? Présumez-vous de ses meilleures intentions, ou mettez-vous des motifs négatifs dans ses actions ?

Une fois, une femme est allée voir Saint Philip Neri et a confessé le péché du commérage. En guise de pénitence, le P. Neri lui assigna de prendre un oreiller rempli de plumes et de la déchirer sur une haute tour. La femme a pensé que c’était une pénitence étrange, mais elle l’a fait et a regardé les plumes voler aux quatre vents. De retour vers le saint, elle lui demanda ce que cela signifiait. Il a répondu : « Maintenant, allez chercher toutes ces plumes. » Elle a répondu que c’était impossible. Il a répondu : « C’est donc avec les mots que nous disons. Nous ne pourrons jamais les reprendre parce qu’ils ont été envoyés par le vent dans des endroits que nous ne comprendrons jamais. »

Maintenant, il y a des moments où nous devons partager des choses négatives sur les autres. J’enseigne dans une école catholique, et parfois j’ai besoin de partager quelque chose sur le comportement d’un élève avec un collègue. Cela me fait pauser et réflexionner — est-ce que je le fais pour les bonnes raisons ? Est-ce que je veux vraiment ce qu’il y a de mieux pour cet élève ? Souvent, j’aime raconter des histoires sur des élèves qui les reflètent sous un mauvais jour, et quand j’apprécie les malheurs ou les mauvais comportements d’une autre personne, alors j’ai définitivement franchi la ligne du péché.

Il y a trois types de péchés qui blessent la réputation d’une autre personne. Il y a un jugement irréfléchi, ce qui signifie que nous supposons trop rapidement le pire sur le comportement ou l’intention d’une personne. Deuxièmement, il y a la calomnie, ce qui signifie dire des mensonges négatifs sur un autre. Enfin, la détraction est de divulguer les défauts ou les défaillances d’une autre personne sans raison grave. Alors, dans le cas de votre sœur, est-ce que partager ses fautes est nuisible ? Seulement sans raison grave. Vous pourriez vous demander : si vous ne partagez pas ses défauts, elle ou une autre personne sera-t-elle blessée ? Si ce n’est pas le cas, et c’est uniquement pour « évacuer », alors nous avons effectivement commis le péché de détraction. Mais si c’est vraiment nécessaire pour le bien de la famille, alors il est légitime de parler d’elle derrière son dos.

Pour combattre les péchés de la langue, je recommande trois choses. Tout d’abord, répandre de bonnes choses sur votre sœur ! Chacun a des qualités rédemptrices dont nous pouvons parler. Deuxièmement, priez les louanges divines, une belle prière qui glorifie et loue Dieu, comme réparation pour la façon dont nous avons utilisé notre langue négativement. Enfin, réfléchissez à la façon dont nous aimerions qu’on en parle. Personne ne voudrait voir ses fautes défiler. Donc, avec compassion, nous traitons bien les autres dans nos paroles, dans l’espoir de recevoir la même bonté !

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PÈRE JOSEPH GILL

PÈRE JOSEPH GILL est aumônier au lycée et exerce un ministère paroissial. Il est diplômé de l’université franciscaine de Steubenville et du séminaire Mount Saint Mary. Le père Gill a publié plusieurs albums de musique rock chrétienne (disponibles sur iTunes). Son premier roman, « Days of Grace » (Jours de grâce), est disponible sur amazon.com

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