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Nov 08, 2024 18 0 Kate Taliaferro
S'engager

La puissance du silence

Le silence est difficile même pour les adultes, alors imaginez ma surprise lorsqu’on m’a demandé de former des enfants à cette langue !

La catéchèse du Bon Pasteur (Catechesis of the Good Shepherd CGS) est un modèle catéchétique catholique développé par Sofia Cavalletti dans les années 1950, qui incorpore les principes de l’éducation Montessori. L’un des aspects pionniers de l’œuvre du Dr Maria Montessori était l’importance qu’elle accordait aux temps de silence pour ses enfants. Dans son ouvrage « Dr. Montessori’s Own Handbook », elle explique : « Lorsque les enfants se sont familiarisés avec le silence … (ils) se perfectionnent ; ils marchent légèrement, veillent à ne pas heurter les meubles, déplacent leurs chaises sans bruit et déposent les objets sur la table avec beaucoup de soin … Ces enfants nourrissent leur esprit ».

Chaque dimanche matin, entre dix et vingt enfants, âgés de trois à six ans, se réunissent dans notre atrium pour la catéchèse. À CGS, nous parlons « d’atrium » plutôt que de salle de classe, car l’atrium est un lieu de vie communautaire, de travail de prière et de conversation avec Dieu. Pendant le temps que nous passons ensemble, nous prenons le temps de faire silence. Le silence n’est pas le fruit d’un hasard, mais d’un choix délibéré. Il n’est pas non plus un outil de contrôle lorsque les choses deviennent bruyantes ; il est régulièrement préparé. C’est ce que j’ai particulièrement appris de ces enfants.

Le véritable silence est un choix.

L’entraînement rend parfait

Dans l’atrium de la CGS, nous parlons de « faire le silence ». Nous ne le trouvons pas, il ne nous surprend pas. Grâce à une routine régulière, avec intention et attention, nous faisons silence.

Je n’avais pas réalisé à quel point le silence était absent de ma vie jusqu’à ce qu’on me demande de faire volontairement silence chaque semaine. Cela ne dure pas longtemps, seulement quinze secondes à une minute, deux au maximum. Mais pendant cette brève période, je me suis entièrement concentrée et j’ai eu pour objectif de faire en sorte que tout mon être soit immobile et silencieux.

Il y a des moments dans ma routine quotidienne où je peux rencontrer une période de silence, mais le silence lui-même n’était pas le but visé. Il peut s’agir d’un trajet en voiture en solitaire, de quelques minutes de silence pendant que mes enfants lisent ou sont occupés dans un autre coin de la maison. Après avoir réfléchi à la pratique du silence, j’ai commencé à faire la distinction entre le « calme trouvé » et le « silence créé ».

Faire silence est une pratique. Elle implique non seulement de faire une pause dans son discours, mais aussi dans son corps. Je suis assise en silence pendant que je tape ces mots, mais mon esprit et mon corps ne sont pas immobiles. Peut-être êtes-vous assis en silence pendant que vous lisez cet article. Mais même l’acte de lire annule la création du silence.

Nous vivons dans un monde très actif. Les bruits de fond abondent, même lorsque nous sommes à la maison. Nous avons des minuteries, des télévisions, des rappels, de la musique, le bruit des véhicules, des climatiseurs et des portes qui s’ouvrent et se ferment. Il serait certes agréable de pouvoir s’enfermer dans une pièce insonorisée pour s’entraîner à faire le silence dans la plus grande tranquillité, mais la plupart d’entre nous ne disposent pas d’un tel endroit. Cela ne signifie pas que nous ne pouvons pas faire un authentique silence. Faire silence, c’est plutôt se calmer soi-même qu’insister sur le calme de notre environnement.

L’art d’écouter

Faire le silence permet d’écouter le monde qui nous entoure. En immobilisant notre corps, nos paroles et, dans la mesure du possible, notre esprit, nous sommes en mesure d’écouter le monde qui nous entoure avec une plus grande attention. À la maison, nous entendons plus facilement l’air conditionné fonctionner, ce qui nous donne l’occasion d’être reconnaissants pour sa brise rafraîchissante. À l’extérieur, nous entendons le vent faire bruisser les feuilles des arbres ou nous pouvons apprécier plus pleinement le chant des oiseaux qui nous entourent. Faire silence n’est pas une question d’absence d’autres sons, mais de découverte du silence et de l’immobilité à l’intérieur de soi.

En tant que personnes remplies de foi, faire le silence signifie aussi écouter avec les oreilles de notre cœur le murmure de l’Esprit Saint. Dans l’atrium, de temps en temps, la catéchiste principale demande aux enfants ce qu’ils ont entendu dans le silence. Certains répondent ce à quoi on peut s’attendre. « J’ai entendu la porte se fermer ». « J’ai entendu un camion passer ». Parfois, cependant, ils m’étonnent. « J’ai entendu Jésus dire je t’aime ». « J’ai entendu le Bon Pasteur ».

Nous pouvons apprendre beaucoup de choses en faisant silence. D’un point de vue pratique, nous apprenons la maîtrise de soi et la patience. Mais plus important encore, nous apprenons à nous reposer dans la beauté de la vérité du Psaume 46, 11 : « Soyez paisibles et sachez que je suis Dieu ».

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Kate Taliaferro

Kate Taliaferro is an Air Force wife and mom to six beautiful children. She is a homeschooler, blogger, YouTuber, and maker of all the yarn crafts. She lives in Montgomery, Alabama, and regularly contributes content for Catholic blogs.

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