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Jan 03, 2025 12 0 Fiona McKenna, Australia
Apprécier

Il m’a aimée le premier

Pendant des années, ma mère m’a empêchée de vivre l’amour de mon père, mais j’ai trouvé le moyen de me réconcilier avec tous les deux, et avec moi-même !

Personne ne souhaite découvrir que quelqu’un qu’il aime et en qui il a confiance lui a menti, mais cela arrive. La première fois que cela m’est arrivée, j’étais enfant et je grandissais avec ma mère. J’ai trouvé un paquet de lettres que j’avais écrites à mon père sur une longue période. Elles n’avaient jamais été envoyées. J’ai tiré de ce paquet une carte que j’avais faite pour lui et qui disait « Bonne fête des pères, papa, je t’aime », et j’ai senti un sentiment croissant de colère et d’injustice s’élever au-dessus de la confusion qui m’avait envahie quelques instants après que j’eus trouvé ces lettres.

Lorsque j’ai parlé à ma mère des lettres non envoyées, elle ne s’est pas inquiétée, déclarant simplement qu’elle avait toujours su que je lui serais déloyale, et que les lettres à mon père étaient la preuve de ses soupçons à mon égard – je l’avais appelée « papa », ce qui signifiait, du moins dans son esprit, que je l’avais trahie. L’angoisse que j’ai ressentie en découvrant la vérité était insupportable, non pas pour moi, mais pour mon père. La douleur qu’il a dû ressentir en sachant que je ne répondais jamais aux lettres qu’il m’écrivait… Et pourtant, je me demandais pourquoi, après tout ce temps sans nouvelles de moi, il continuait à m’écrire, me racontant ses aventures à l’étranger, sa vie quotidienne, les choses intéressantes qu’il avait vues ou les personnes qu’il avait rencontrées. Je n’oublierai jamais la culpabilité que j’ai ressentie en sachant que mon amour pour lui n’avait jamais été compris. Je me suis sentie trahie. Les mots que j’avais réservés à mon père étaient infiltrés par quelqu’un d’autre. Je me suis sentie privée du droit de connaître mon père et, pour lui, de me connaître.

Encore une autre histoire d’amour perdue

Une trentaine d’années plus tard, j’ai découvert un autre Père dont on m’avait éloignée. Après avoir appris la vérité sur Dieu et l’Église catholique, j’ai eu le sentiment d’avoir été privée d’une relation avec mon Père céleste, ce qui m’a laissée avec un sentiment temporaire de perte et de culpabilité, suivi d’un sentiment encore plus grand d’indignité de son amour – qu’il continue à me chercher en dépit de mon absence dans la relation.

Jusqu’à présent, ma vie m’avait empêchée de rencontrer et surtout d’accepter l’amour et la miséricorde de Dieu. Si j’ai pu avoir l’impression qu’on m’avait empêchée de connaître Dieu, ce qui est vrai d’une certaine manière en raison de mon éducation, je sais maintenant que rien n’a jamais empêché Dieu de me connaître. La vérité, c’est que notre Père céleste veut que tous ses enfants soient avec lui et qu’il ne reculera devant rien pour nous ramener à la maison. Tout ce qu’il nous demande, c’est de nous rendre et de lui confier notre oui.

Mon « oui » personnel m’a fait comprendre que lorsque nous connaissons sincèrement l’amour de Dieu, nous alignons nos cœurs sur son Sacré-Cœur et nous ne pouvons alors qu’aimer avec son amour. Cet amour surnaturel nous aide à voir les blessures des personnes qui nous blessent. Son amour miséricordieux nous aide à guérir nos blessures les plus profondes, en les ramenant une à une à la surface avec la plus grande tendresse, le plus grand respect et la plus grande attention…

Son amour et sa miséricorde infinis m’ont aidée à comprendre que le pardon ne consiste pas seulement à se débarrasser de la blessure et de la colère, mais aussi à se libérer du fardeau de la culpabilité et du ressentiment que je portais depuis si longtemps. Grâce à la prière et à la réflexion, j’ai commencé à comprendre que, tout comme mon père terrestre a continué à me tendre la main avec amour malgré mon silence, mon Père céleste continue à me poursuivre avec un amour et une compassion inébranlables.

Pourquoi ? Parce qu’il nous a aimés le premier et qu’il nous connaît de la manière la plus intime qui soit.

Trouver le pardon

C’est par sa grâce que j’ai pu me pardonner les années d’amour perdu avec mon père. Cet amour surnaturel m’a également conduit à pardonner à ma mère pour la douleur qu’elle avait causée. L’amour de Dieu m’a montré que je suis digne du pardon et de la rédemption, quelles que soient mes erreurs ou mes blessures passées. Et son amour a fait naître dans mon cœur l’idée que ma mère méritait elle aussi le même pardon et la même rédemption.

Son amour a transformé ma douleur en une source de compassion et d’empathie, me permettant de voir la beauté et le potentiel de guérison dans chaque situation de rupture. Grâce au pouvoir de guérison de l’amour de Dieu, j’ai appris que le pardon n’est pas seulement un cadeau que l’on fait aux autres, mais un cadeau que l’on se fait à soi-même. C’est un chemin vers la liberté et la paix, un moyen de se défaire du passé et d’embrasser l’avenir avec une foi et un amour renouvelés.

Je prie pour que nous soyons tous inspirés par l’amour inconditionnel de notre Père céleste, qui nous offre le pardon, la guérison et la rédemption en abondance. Puissions-nous, à notre tour, étendre ce même amour et ce même pardon à nous-mêmes et à tous ceux qui nous entourent, créant ainsi un monde rempli de grâce, de compassion et de réconciliation.

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Fiona McKenna

Fiona McKenna resides in Canberra, Australia. She recently completed a two-year Catholic ministry equipping course with Encounter School of Ministry and is studying for a Masters Degree in Theological Studies.

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