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Juil 18, 2023 195 0 Le diacre Douglas McManaman , Canada
S'engager

Attitude de reconnaissance

Quelle est la clé de la joie dans cette vie ? Une fois que vous l’aurez trouvée, votre vie ne sera plus jamais la même.

Le récit du Christ guérissant les dix lépreux continue de m’impressionner profondément. La lèpre était une maladie horrible qui avait arraché des victimes à leurs familles et les avait isolées. « Aie pitié de nous », ils l’implorent. Et Il a pitié. Il leur redonne leurs vies. Maintenant, ils peuvent rentrer chez eux, prier Dieu en communauté et reprendre leur travail ; et échapper ainsi à la pauvreté écrasante qui les forçait à mendier tout. La joie dont ils ont fait l’expérience aurait été incroyable. Mais seulement un seul est revenu sur ses pas pour dire merci.

Au-delà du cadeau

Je n’ai pas l’intention de juger les neuf autres qui ne sont pas retournés, mais je trouve que celui qui est revenu a compris quelque chose de très important en ce qui concerne les « cadeaux ». Quand Dieu nous fait grâce de quelque chose, quand Il exauce une prière, c’est quelque chose d’entièrement personnel. Il est lui-même présent dans ce cadeau. Le point essentiel dans le fait de recevoir un cadeau, c’est d’accueillir en même temps la Personne qui le donne. Toute chose offerte avec amour, quelle qu’elle soit, représente en vérité, l’amour de la personne qui donne. Ainsi la personne qui reçoit un don, reçoit en fait, la personne même qui l’a donnée. Il se peut que ce cadeau se casse ou s’abîme, mais le lien avec la Personne qui nous l’a donné demeure. Comme Dieu qui est éternel, Son amour aussi est éternel, Il ne sera jamais repris. Tel un parent plein d’amour avec un enfant ingrat, Il continue à donner, attendant le moment du retour de cet enfant prodigue. Refuser de remercier quelqu’un pour ce qu’il a fait est le comportement d’un enfant gâté qui s’apparente à un vol. Dans son enthousiasme, le lépreux qui est revenu, ne L’a pas oublié.

L’esprit de gratitude est la racine de l’esprit religieux. Nos vies toutes entières, chacun des instants passés, ne sont que de purs cadeaux. Prenez un moment pour vous arrêter et réfléchir combien de bénédictions vous avez reçues. Que nous dit-Il, à chacun d’entre nous, personnellement ? « Je t’aime ». Chaque don reçu est une invitation à Lui rendre amour pour amour en utilisant Son cadeau et en partageant Son amour autour de nous. Si nous manquons de voir la personne qui est à l’origine des dons que nous avons reçus, alors, après un certain temps, ils n’auront plus beaucoup de valeur à nos yeux. Ils vont « vieillir » et être laissés de côté pendant que nous allons chercher frénétiquement encore plus.

Tout de suite après mon ordination, j’ai été chargé de visiter un hôpital psychiatrique et une prison avoisinante. À la prison, il y a souvent un long temps d’attente pour les formalités de sécurité avant d’entrer. Une fois qu’on est passé au bloc où il y a les cellules des détenus qui nous attendent, il y a encore un délai pénible. Après tout ce temps, je n’ai droit qu’à quarante minutes de conversation au téléphone avec le prisonnier que je ne peux voir qu’à travers une vitre.

Portes Verrouillées et Murs de Blocs

À l’opposé, même si chaque unité de service à l’hôpital est un endroit verrouillé, on m’avait donné une clé pour entrer et sortir. Excepté pour les patients les plus dangereux du service « Schizophrénie ». Il n’y avait pas de clé pour cela. Les gardes de sécurité devaient plutôt m’identifier à travers une caméra et ouvrir à distance les portes avec une télécommande. Une fois que la porte derrière moi s’était refermée, une autre s’ouvrait devant moi. Je pouvais entrer et voir les patients. Après tout un week-end passé avec des portes blindées et des murs de parpaing autour de moi, sous le regard des vigiles de sécurité et des caméras de surveillance, c’était un soulagement de pouvoir quitter cet endroit, de prendre ma voiture et de rentrer. En regardant le beau ciel bleu sans être encombré par des murs, j’étais pris dans une vraie sensation de joie profonde et euphorique. Pour la première fois, j’appréciai réellement et totalement cette liberté. Je pouvais prendre n’importe quelle sortie, me dis-je, et m’arrêter là où je veux. Aller à un ciné-parc et commander un café ou peut-être un donut. Je pouvais choisir librement et personne n’envisagerait de m’empêcher, ni de me chercher ou de me surveiller.

Au milieu de cette expérience euphorique, je me suis rendu compte combien j’avais pris tout pour acquis. C’est une expression bien intéressante. « Prendre pour acquis. » Ne pas se rendre compte et ne pas dire merci à celui qui nous a donné. La clé de la joie dans cette vie c’est de réaliser que tout est un don gratuit et ainsi, de devenir conscient qu’il y a une Personne derrière chaque cadeau, à savoir, Dieu Lui-même.

On ne comprend pas tout

L’autre point essentiel dans la guérison des dix lépreux a à voir avec la manière dont ils ont été guéris. Jésus leur a dit : « Allez-vous montrer aux prêtres. » (Ceux-ci étaient les seuls à pouvoir constater et confirmer la guérison et dire qu’ils pouvaient rentrer chez eux car ils n’étaient plus contagieux). Mais l’Évangile dit « qu’ils furent guéris en cours de route ». En d’autres mots, quand Jésus leur dit : « Allez-vous montrer aux prêtres », ils n’étaient pas encore guéris. Ils ont été guéris « en cours de route ». Imaginez le dilemme. « Comment irai-je me montrer aux prêtres puisque Tu n’as encore rien opéré pour moi ? Je suis encore un lépreux. » Aussi ils devaient croire. Ils devaient obéir et agir en faisant d’abord ce qui était dit. C’est seulement ainsi qu’ils ont été guéris.

C’est comme ça que ça fonctionne avec Dieu. Nous ne pouvons Le comprendre que lorsque nous choisissons de vivre par la foi en Le suivant d’abord – en Lui obéissant, même dans le noir, pour ainsi dire. Ceux qui tiennent absolument à tout comprendre avant d’agir échouent la plupart du temps.

Nous savons ce qu’Il nous a dit : Gardez les Commandements. Pendant le dernier repas, Il a instruit ses apôtres en disant : « Faites ceci en mémoire de moi. » Il nous a également exhortés de ne pas nous inquiéter de ce que nous allons nous vêtir, manger ou boire, car le Seigneur connaît tout ce dont nous avons besoin. « Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et toutes ces choses-là vous seront données par surcroît. » Si nous avançons dans la foi et agissons selon Sa Parole, nous pourrons éventuellement comprendre à la lumière de la grâce. Mais de nos jours, beaucoup de gens ont peur de tout ce qui dérange leur confort et refusent d’agir selon les commandements, jusqu’à ce qu’ils soient convaincus qu’il n’y aura pas de risque ou d’empêchement à la réalisation de leurs désirs. Ils passent donc leur vie dans l’obscurité sans faire l’expérience de la vraie joie de connaître le Seigneur. Mais la guérison viendra une fois que nous aurons décidé de conformer nos actions à ses Commandements, plutôt que de chercher à comprendre, tout comme les petits enfants qui ont confiance en leurs parents et leur obéissent.

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Le diacre Douglas McManaman

Le diacre Douglas McManaman is a retired teacher of religion and philosophy in Southern Ontario. He lectures on Catholic education at Niagara University. His courageous and selfless ministry as a deacon is mainly to those who suffer from mental illness.

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